Je voulais vous dire…


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dimanche 28 mars 2010

A Nice, carton plein pour le No Sarkozy Day

Bien ! Si je jette un œil sur la pendule, et compte-tenu du décalage horaire, celle-ci me dit qu’il est plus que temps pour moi de vous raconter un peu la journée d’hier… Enfin, l’après-midi pour être plus précis.

Après avoir avalé un peu vite mon déjeuner, composé d’un filet de lieux noir, d’un riz safrané et d’une Danette au chocolat (noir lui aussi), je me suis donc dirigé vers le lieu de rendez-vous, à savoir le Palais de justice de notre bonne ville de Nice.
C’est là en effet que devaient se retrouver toutes celles et ceux qui, comme moi, ont une grosse dent contre notre Nain National et qui comptaient bien le gueuler à la face du monde. Enfin… La face du monde… J’exagère bien sûr. Nous nous sommes surtout retrouvés face aux bouquinistes pour qui le samedi est la journée traditionnelle d’occupation de la place du Palais… Ce qui fait que les participants au NSD ne pouvaient se cantonner qu’au seul parvis du Palais de Justice.
Qu’à cela ne tienne, nous avions déjà le public, il ne manquait plus que les acteurs.

Lorsque je suis arrivé sur la place, la première chose que j’ai avisée, ça a été bien sûr les étals des marchands… Avant que mon regard ne soit attiré par quelques teeshirts violets qui semblaient squatter les marches.
Diable ! A peine une demi-douzaine de péquins…, me suis-je dis dans ma tête. Pour être franc, à ce moment là j’ai commencé à me demander comment j’allais bien pouvoir vous raconter ce qui dans mon esprit s’annonçait comme un fiasco. Mais bon, je venais de me taper trois quarts d’heure de bus, alors puisque j’étais là, autant aller jusqu’au bout.

J’ai gravis les marches et me suis présenté. Salut ! Gwendal, blogueur…
Ouais je sais. Ca fait un peu pédant dit comme ça, mais en même temps c’est mon prénom, et c’est mon activité de blogueur qui faisait que je me retrouvais sur ces marches et non pas sur mon canapé à faire la sieste…
Quel blog ? me demande une blondinette. Je voulais vous dire, que je réponds.
Ah mais je te connais, qu’elle me dit !

Et voilà, c’était fait. Cet instant maintes fois imaginé par moi venait de se réaliser. Pour la première fois depuis deux ans que je m’échine à vous raconter ma vie et à donner mon avis sur tout et n’importe quoi, on me reconnaissait enfin grâce à mes écrits.
Instant fugace de bonheur narcissique…

La blondinette (c'est elle, là à gauche !) s’avéra ne pas être une inconnue pour moi non plus. En effet, il s’agissait de Thérèse (Cacahuette83), que j’avais déjà croisé plusieurs fois sur la toile et notamment chez Aliciabx, chez qui je vais régulièrement. Bref, quoiqu’en disent les fâcheux, internet crée bel et bien du lien social, et facilite grandement les contacts. Rien de tel en effet pour briser la glace que commencer une relation amicale en disant : « Ah, c’est toi ! Mais je te connais ! ».

Pendant que nous étions là à discutailler, les gens ont commencé à arriver… Par petit groupes, des personnes de tous âges et de toutes conditions se sont posées sur les marches du Palais (Aux Maaarches du Palaaaais… !). Chacune avec son petit calicot, sa petite pancarte, ou même carrément sa banderole de trois mètres découpée dans un drap. 
Vingt, trente, quarante, soixante, quatre-vingt… Vers quinze heures je grimpais sur un parapet pour prendre un peu de hauteur et compter comme je pouvais l’assistance. Nous étions bel et bien une centaine.

Pour ma part, j’ai vite posé le sac et la canne et je me suis mis à photographier(*) toutes ces bouilles joyeuses, ces déclarations écrites sur des bouts de cartons, ces slogans moqueurs…
Et bien, vous voulez que je vous dise ? C’est beau un peuple qui s’exprime ! Et qu’importe qu’il ne soit représenté que par quelques dizaines de personnes, le moindre cri qui sort de ses poumons est un beau cri.
Et bien sûr, au passage je n’ai pas oublié de tirer le portrait de nos amis de la DCRI (ex-RG), venus là en observateurs !(Non, vous n'aurez pas la photo ici, il faudra me la demander !)

Après avoir installé la sono, quelques personnes se sont succédé pour lire des déclarations et rappeler pourquoi nous étions tous là. Devant la timidité des réactions, due peut-être à la piètre qualité de la sono, j’ai fais alors un truc pas banal… J’ai gueulé !
Oui m’sieurs-dames ! Moi qui d’habitude me contente de faire acte de présence et d’observer les choses plutôt que d’y participer vraiment, je me suis joint à ma nouvelle copine Thérèse pour ponctuer de ma voix de crécelle les déclarations faites au micro. Ca m’a rappelé des trucs, je ne vous dis pas !
Bref, tout ça pour dire que contrairement aux manifs auxquelles j’ai déjà assisté, et que je vous ai décrit ici du point de vue de l’observateur, je me suis vraiment approprié celle-ci. D’observateur, je suis devenu participant. Et ça croyez-moi, ça fait toute la différence.

Les touristes qui baguenaudaient entre les tréteaux des bouquinistes s’arrêtaient pour regarder cette petite foule disparate. Certains prenaient des photos, d’autres nous interrogeaient sur les raisons de notre présence. Etonnés, ils se demandaient comment il se faisait qu’ils n’étaient pas au courant… Et c’est peut-être là que le mouvement rencontre sa limite, car la seule mobilisation via internet ne suffit apparemment pas à mobiliser suffisamment de monde. La preuve en est du piètre succès qu’à rencontré la manifestation dans d’autres villes de France.
En ce qui concerne Nice, je tien à rappeler qu’arriver à réunir une centaine de personnes sur la seule foi de la lutte contre le sarkozysme relève de l’exploit ! N’oubliez pas que nous sommes dans une ville qui est un bastion de la droite dure. Une ville qui a fait 22,87% de voix Front National aux dernières régionales, et que le maître des lieux n’est autre que l’infâme Estrosi, plus sarkozyste que Sarkozy lui-même.
C’est pourquoi, à mes yeux, le No Sarkozy Day à Nice est une réussite.

Au bout de quelques temps les rangs ont commencé à se dégarnir. Certains sont partis rejoindre une autre manif en faveur de la Palestine qui devait commencée à 17h30. D’autres avaient fait ce qu’ils avaient à faire et s’en retournaient le cœur léger et satisfait. 

D’autres encore, comme votre serviteur, s’attardaient pour discuter de tout et de rien… Finalement, se sont ceux qui sont arrivés les premiers qui partirent en dernier, non sans avoir fait en sorte de tout remballer et de laisser le parvis nickel.

C’est en arrivant chez moi, et consultant internet, que j’ai réalisé que le succès que nous avions rencontré à Nice était loin d’être le même partout… Ce qui fait que mon impression au lendemain de ce No Sarkozy Day est plutôt mitigée. Autant je suis ravi de mon après-midi (mais alors ravi !), autant je suis déçu que cela n’est pas pris de la même manière ailleurs.

Donc ce matin je me dis que cela n’est que partie remise. Il y aura d’autres luttes, d’autres jours de mobilisation. Et un jour ou l’autre on arrivera bien à le virer cet empaffé !

Allez, je vous laisse sur ces bonnes paroles, tout en n’oubliant pas de remercier Alban sans qui cet après-midi n’aurait pas été possible.

(*) Cliquez sur les photos si vous voulez les agrandir.