Je voulais vous dire…


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samedi 12 juin 2010

Le foot me gonfle

Je me demandais s’il était besoin que je vous dise à quel point cette coupe du monde de football qui vient de commencer me gonfle...

Il est besoin ? Oui ? Bon, alors je vous le dis : Le foot me gonfle.
Le sport en lui-même, les valeurs pourries qu’il transmet, et par là même l’engouement qu’il suscite.

Cette opinion me range donc dans les rangs de ces horribles intellectuels anti-foot tellement décriés ces temps-ci. A l’image de Jean-Luc Mélenchon qui a qualifié ce jeu « d’opium du peuple », et qui s’est vu moqué en vertu du raisonnement simpliste suivant :
Le foot est un sport populaire, donc si on n’aime pas le foot c’est qu’on n’aime pas le peuple.

Waouh... Après ça, que dire ? Hein ?
La clarté de la déduction a ceci d’efficace qu’elle est directement assimilable par le premier cerveau venu, fut-il celui d’un footballeur. Il nous renvoi à cette croyance entretenue par les populistes, que forcément il existe une certaine classe de personnes éduquées, ou instruites si vous préférez, qui se croient au dessus des autres et les méprisent.
Habile façon de détourner à son avantage la lutte des classes, n’est-il pas ? En substituant l’instruction à la richesse, on désigne au bon peuple une autre cible que celle traditionnellement visée, à savoir les riches et les patrons.
Le message est clair : Arrêtez de vous en prendre à ceux qui vous font vivre, et tapez plutôt sur ces intellos-gauchos-bobos qui vous méprisent. La preuve, ils n’aiment pas le football.
Regardez les patrons. Eux ils sont assis à vos côtés dans les stades ! Bon d’accord, pas aux mêmes rangs, ni même dans la même tribune, mais il est là quand même et partage votre ferveur !

C’est un amalgame grossier, mais il marche du tonnerre.

Autre argument utilisé pour dénigrer celui qui s’en prendre au football, ou plutôt ce qui entoure le football pour être plus précis, c’est de dire que ce bas critiqueur a beau jeu de critiquer bassement (oups !), mais que celui-ci sera dans la rue comme tout le monde si la France en venait à gagner...

Euh... En êtes-vous sûrs ? Parce que moi, je peux vous dire que je n’y serais pas. Je l’ai fais en 98, mais j’avais à l’époque comme excuse d’avoir beaucoup moins de conscience politique et surtout je n’avais pas sucé que de la glace et j’étais torché comme un coing...
Comment ça, moi aussi je fais des amalgames ? Que nenni, je raconte un fait, c’est tout.

Alors certes, cela peut paraitre un rien méprisant de refuser de partager la liesse populaire. Méprisant et condescendent. Je le conçois, et d’autres aussi apparemment puisque cela les arrange bien de dresser le bon peuple contre une soi-disant élite, qui comme hasard est également la seule à même de démonter leurs magouilles populistes et/ou financières.

Alors s’il y a des footeux qui me lisent, j’en doute mais on ne sait jamais, j’aimerais essayer de leur faire comprendre une bonne fois pour toute que l’intello-gaucho-mais-pas-bobo que je suis ne les méprise en rien.
Ce que je méprise, ce sont ceux qui usent et abusent de votre crédulité affection pour ce sport. Au même titre que toutes les religions le font avec leurs fidèles.
Alors certes on peut, je peux, m’emporter contre votre naïveté et votre facilité à céder à vos émotions et par là-même vous faire manipuler, mais foncièrement je ne peux pas vous en vouloir...
Comment ? Je suis condescendant en disant ça ?
Je ne sais pas. Peut-être. Mais en même temps je me dis que pour deviner de la condescendance chez quelqu’un il faut avoir une bien piètre estime de soi...
Mais bon, glissons.

Je vais vous faire un aveu. Je suis un fan de rugby... Et je n’ai raté aucun match de la coupe du monde, et pour la prochaine se sera pareil (enfin peut-être pas, vu que je serais Dieu sait où).
Voilà, c’est dit. Comme quoi, le fond du problème c’est bien ce dont je parlais au début, à savoir les valeurs propres de football, et l’utilisation qu’il est fait de ses valeurs par certains pour se remplir les poches au dépend des gogos fans. Mais bon, il s’agit-là d’un autre sujet que, je le gage, ce mois à venir me donnera surement l’occasion d’aborder.

Pour finir, je voulais vous remettre en mémoire les paroles d’un sage.

« Le ballon est con.
Le ballon rend con,
Con comme un ballon
Tout rond. »

Cavanna.