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vendredi 12 mars 2010

Quand Sarkozy invente la délégifération

Au commencement était un scrutin régional aux conséquences nationales…

Et oui, souvenez-vous, c’était bel et bien ainsi que le Président Élu envisageait ces élections régionales ! Dans sa grandiose mégalomanie, il voulait y voir une consécration de Son Œuvre. Le plébiscite de la Nation… Mais bon, pas de bol pour lui, son bilan étant tellement désastreux, il s’est vite rendu compte que le peuple ne risquait absolument pas de le consacrer, encore moins de le plébisciter…

Il décida alors de prendre du recul, et déclara l’enjeu strictement local… Ce qui, sur le terrain arrangea pas mal les candidats de la Majorité Présidentielle puisque qu’il leur devenait de plus en plus compliqué de défendre le bilan de leur cher patron.

Mais le Petit Nicolas est d’un naturel teigneux et n’entend pas se voir relégué au second plan. Il lui faut absolument affirmer son leadership auprès de ses propres affidés, à défaut de pouvoir convaincre le reste de la populace… Pour se faire, il décida alors de solliciter l’aide de l’organe officiel du Parti : Le Figaro Magazine, et pour que Sa parole pèse de tout son poids dans la tête des électeurs il fit même en sorte que la Pravda Nationale parût avec vingt-quatre heures d’avance. Histoire de tomber pile poil juste avant la clôture officielle de la campagne électorale.

Certes, la manœuvre est grossière, mais nous savons vous et moi, que le Président Élu, pour habile communiquant qu’il soit ne s’embarrasse pas toujours pour autant de subtilité. Il aime bien quand ça fait splash, le tout étant que le splash en question arrive au bon moment. Alors Que veut nous dire notre Cocu National ? Hein ? Parce qu’un tel article, c’est forcément pour faire passer un message, alors intéressons-nous à ce qu’il nous raconte…

L’annonce principale, celle que tous les médias reprennent en cœur parce qu’on leur a dit que c’était celle-ci qui comptait plus que les autres, c’est que le Président Glorieusement Élu a décidé de faire une pause dans le train des réformes…

AHHHH !!!! Se dit alors le bon peuple… Depuis le temps qu’il l’attendait celle-là ! Enfin !
Sauf que cette pause n’interviendra que durant le second semestre 2011… C'est-à-dire dans un an. D’ici-là, braves gens, il va falloir serrer encore un peu les fesses, parce que le Président il a encore deux trois suppositoires à vous administrer !

La réforme des retraites tout d’abords… Celle-là, il ne faut pas la louper. C’est Son Grand Chantier. Et puis il y a la réforme de la Justice qu’il compte bien mener à son terme… Ou encore celle sur la dépendance… Et puis après, promis, il fera une pause « pour que le Parlement puisse, s'il le souhaite, délégiférer »

Alors là… J’ai eu beau chercher dans tous les dictionnaires inimaginables, je vous avoue que je n’ai pas trouvé une seule définition de ce néologisme… « Délégiférer »….
Stricto sensu lorsque l’on appose le préfixe dé (ou dis) à un verbe, cela marque la négation, la privation ou la séparation d’avec ce verbe. Exemple : Démonter, c’est le contraire de monter.
Est-ce à dire que le Parlement aura l’occasion de défaire tout ce qui a été fait depuis 2007 ? J’en doute.

Si vous avez une explication quant au sens de ce mot, sachez que je suis preneur ! Parce que là… Avec mon peu d’érudition en la matière, je sèche complètement.

Donc en clair, le message présidentiel est le suivant : Bon les gens, calmez-vous c’est bientôt fini. Encore un truc ou deux et après je vous laisse tranquille. Promis ! Comme ça vous pourrez revotez pour moi dans deux ans ! Et puis même vous allez voir que je ne suis pas un chien puisque je vais même m’accorder du temps pour « délégiférer »…

C’est clair qu’avec la mémoire de poisson rouge qui caractérise la plupart des électeurs de base, ce genre de message a ses chances. Mais de là à influencer le vote de dimanche, j’ai comme un gros doute…