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lundi 18 janvier 2010

Ma lettre d’amour à l’outre-mer

Le P’tit Chef est parti souhaiter ses vœux au français d’outre-mer. Direction La Réunion via Mayotte.

Alors bien sûr, on pourrait ironiser sur l’empreinte carbone d’un tel déplacement (Ça serait vachement tentant même), mais j’imagine également que ce sont là des conséquences inévitables pour un pays comme le notre qui s’enorgueillit d’avoir essaimé sur toute la planète… La France a été un pays colonialiste et la conséquence directe de ce passé colonial est que nous avons laissé des petits bouts de nous-mêmes un petit peu partout sur la planète.

On pourrait cracher sur ce passé colonial, certains le font d’ailleurs avec une grande véhémence, mais ce n’est pas mon cas.
Je ne vois pas en quoi j’aurais à m’excuser au nom de mon pays pour des choses que je n’ai pas faites. Le regretter, ça oui je pourrais. Présenter des excuses, pourquoi pas, si ça peut faire plaisir. Même si je ne vois pas vraiment en quoi cela serait utile… Mais revenir dessus en niant le passé, je trouve que cela relève de l’impossibilité gwendalienne.
Donc, le mieux que nous puissions faire, si nous avons un tant soit peu d’honneur et d’humanité, c’est encore d’assumer pleinement ce passé colonial et de nous occuper du mieux que nous pouvons de ces rejetons que nous avons semé.

Hélas l’histoire récente nous démontre que ce n’est pas le cas. Nous négligeons nos enfants comme une mère adultérine négligerait sa progéniture conçue hors mariage… Une mère irresponsable et négligente.

Parmi ces rejetons, beaucoup de plaignent de cette négligence. Ils sont plutôt fiers d’avoir été engendré par la France, et se considèrent comme ses enfants légitimes (ce qu’ils sont, à mon sens). Ils attendent de leur génitrice qu’elle les traite de la même façon qu’elle traite ses propres enfants.
D’autres, des adolescents sans doute, n’aspirent qu’à quitter le giron familial. A ceux-là je n’aurais qu’une chose à leur dire : Qu’ils devraient faire le même effort de réflexion que j’ai fait plus haut. Quoi qu’ils disent et quoi qu’ils fassent, la France fait partie de leur histoire au même titre qu’ils font partie de la notre… Alors, au lieu de discuter cent-sept ans sur des histoires de légitimité, ils devraient assumer eux-aussi ce passé et s’en servir pour construire l’avenir…

Oh je sais bien que ce sont là des vœux pieux. Je sais aussi que des siècles de maltraitance ne vont pas s’effacer comme ça, du jour au lendemain… Mais bon, je me dis que si on continu avec l’analogie que j’emploie depuis le début, une enfance difficile ne présume pas forcément d’une vie d’adulte tourmentée.

Moi j’aimerais bien que la France s’occupe un peu mieux de ses enfants d’outre-mer… Et je voudrais aussi que ces enfants n’oublient pas d’où ils viennent non-plus.

Traitez-moi de rêveur si vous voulez… m’en fout. J’ai du vague à l’âme ce matin. Une vague de couleur bleu ultramarine.