Je voulais vous dire…


Un blog qui parle de politique, de social, d'environnement... De la vie quoi!


mercredi 4 juin 2008

Tabac : De la prévention à la ségrégation


La TéléLibre, avec cette vidéo signée Barbara Wol interviewant Danielle Charest auteur de « Haro sur les fumeurs, jusqu’où ira la prohibition ? », me donne encore une fois l’occasion de pousser une (petite) gueulante sur un sujet qui me titille le cervelet depuis un bout de temps. La répression croissante contre le tabagisme se transformant peu à peu en une répression contre les fumeurs.


Je sais, tu sais, il/elle sait, nous savons, vous savez, ils savent tous que le tabac n’est pas bon pour la santé. Bien. C’est un point acquis sur lequel je ne reviendrais donc pas. Mais j’ai constaté, comme Danielle Charest, que les démarches entreprises pour lutter contre cette mauvaise habitude prenaient de plus en plus l’allure d’une croisade liberticide, avec son cortège de stigmatisation et d’ostracisme.
J’ai commenté, un peu comme une provocation jetée comme ça sur la table, en disant que les non-fumeurs manquaient de nos jours singulièrement de respect et de politesse. Et en fait, je ne suis pas si loin de la vérité.
Je considère que fumer, comme ne pas fumer, est une liberté. A ce titre cela impose des droits et des devoirs. Le droit principale étant bien sur de pouvoir le faire sans craindre de voir surgir un car de CRS à la moindre clope allumée. Les devoirs qu’impose le fait de fumer (ou non) sont, à mon sens, de l’ordre du respect de l’autre. Et je rappelle que celui-ci doit fonctionner dans les deux sens.
Malheureusement, certains extrémistes de la santé, et là je pèse mes mots, ont cru bon de mêler la loi à ce qui n’aurait jamais dû n’être qu’une convention sociale, un comportement basiquement civil comme ouvrir la porte aux dames, baisser le son pour ne pas déranger son voisin qui a bossé toute la journée ou bien encore laisser sa place aux personnes âgées dans les transports en commun.
Hors donc, la Loi est passée par là. Cela a commencé par l’interdiction de la publicité, puis l’interdiction de fumer dans les lieux relevant des services publics, puis dans les entreprises et enfin dans les lieux de convivialité que sont les bars, les restaurants et les discothèques. La prochaine étape annoncée est l’interdiction de fumer sur les terrasses des lieux conviviaux précités, et à court terme carrément sur la voie publique. La sphère privée se joint également à la lutte. Les entreprises, les bailleurs ajoutent de plus en plus ce critère comme pouvant orienter le choix d’un employé ou d’un locataire…
Non, sérieusement, vous ne voyez pas la dérive ? Vous ne vous rendez pas compte vers où ce train de conventions légalement imposées nous emmène ?
Alors on va parler clair et net. Le tabac, au même titre que l’alcool, le cannabis, la coke, l’héro, etc. contient des produits qui outre le fait d’être nocifs pour la santé rendent leur consommateur dépendant. Médicalement parlant, le fumeur est comparable à un alcoolique ou un héroïnomane. Sa dépendance physique et psychologique est avérée et se soigne de la même façon que tous les autres « drogués ». Et c’est là qu’est le véritable scandale de la lutte anti-tabac. Car un fumeur ça se soigne, ça ne s’exclu pas.
Mais non, encore une fois, l’être humain préfère s’attaquer aux plus faibles de ses congénères plutôt que de traiter le problème dans le bon sens. Les fumeurs sont mis aux bans de notre société alors qu’ils devraient être aidés. Les fumeurs devraient être soignés plutôt que d’être mis en prison.
Et que dire du comportement des cigarettiers ? Nous savons tous, fumeurs et non fumeurs que les cigarettiers sa décarcassent pour que les cigarettes soient de plus en plus addictives, rapidement et sur le long terme. C’est de la captation de clientèle, agressive et immorale. Un comportement de dealer. Et contre ces gens-là on ne fait rien ?
Non, mes amis, c’est beaucoup plus simple de frapper d’ostracisme le consommateur imbécile qui s’est fait prendre dans le filet de l’addiction. C’est beaucoup plus simple de critiquer la faiblesse de l’autre, son « vice », son manque de volonté bref, sa situation de citoyen de deuxième classe.
Voilà en quoi la dérive de la lutte anti-tabac est, à mes yeux, liberticide. Parce qu’elle impose de fait, la ségrégation d’une partie de la population qui n’est pas aux normes de l’hygiène. Et comme le dit Danielle Charest, lorsque l’on commence à mélanger santé et morale, c’est la porte ouverte à tout un spectre de comportements eugéniques. Relisez bien la définition de ces mots : ségrégation et eugénisme, et vous verrez que je suis dans le vrai.