Franchement je vais vous dire, j’aime bien lorsqu’on me tague pour une chaîne. C’est vrai quoi, ça a un petit côté assez flatteur pour l’égo. Ça vous donne l’impression que ce que vous avez à dire intéresse du monde, et moi qui suis cabotin en diable, et bien j’avoue que ce genre de moteur me plaît bien.
Sauf que lorsqu’il s’agit de satisfaire à l’invitation du Coucou et de répondre à la question « Que faisais-je à 23 ans ? », je m’aperçois que cela risque d’être un peu compliqué pour moi d’y répondre. Mais je vais quand-même essayer, quitte à en dévoiler un peu trop sur moi-même, mais tant pis je prends le risque.
Le souci voyez-vous, c’est que 1990, l’année de mes 23 ans, n’est pas à proprement parler une très bonne année pour moi… Ce fut même ce qu’on pourrait appeler une annus horribilis.
Je vais essayer autant que possible de vous la faire courte. En 1990, j’étais sous-lieutenant dans les commandos de l’armée de l’Air… Et oui ! Ça vous épate hein ? Moi aussi quand j’y repense.
Le fait est que j’étais bon, même très bon dans mon job et que j’envisageais fortement d’intégrer l’école de l’Air pour devenir officier de carrière. Hélas, ce plan de carrière ne convenait pas forcément à la femme qui partageait ma vie depuis six années…
Il s’en suivit une séparation douloureuse, très douloureuse, qui me fit perdre plus ou moins pied, et qui eut d’innombrables conséquences. La première de ces conséquences fut que je décidais de ne pas poursuivre ma carrière. Malgré un dossier élogieux et des soutiens en béton armé, je terminais mon service comme tout le monde.
Je me suis retrouvé un peu perdu dans la vie civile. J’étais déboussolé par la perte de mon amour, et par la perte des repères que l’armée m’avait donnés.
J’ai enchaîné les petits boulots merdiques. Représentant, sécurité à l’aéroport de Nice… Bref j’ai galéré pas mal et alors que j’envisageais de nouveau de rejoindre l’armée (la Légion cette fois-ci), pour mettre fin à une spirale que je devinais dangereuse, j’ai eu mon accident. La cheville en mille morceaux, j’ai dû retourner vivre chez mes parents…
La galère à continuée mais sur un autre plan. J’ai quand même profité de mon invalidité pour reprendre mes études (par correspondance) et acquérir un métier. Celui de technicien forestier.
Mais, au final, je ne regrette pas ces moments douloureux. Ils ont fait l’homme que je suis maintenant, et franchement je suis plutôt fier de ce que je suis, alors…
De même je ne regrette pas l’armée. Elle m’a appris un tas de truc sur moi et sur les autres, et elle m’a donné le sens de l’honneur.
Et l’honneur, chacun sait que c’est ce qui vous reste lorsqu’on n’a plus rien.
Tenez ! Je n’ai pas beaucoup de photos de moi, mais j’ai quand même réussi à vous en dégoter une qui date à peut-prêt de cette époque… C’était pour le 14 juillet 89, il y a vingt ans…
Sauf que lorsqu’il s’agit de satisfaire à l’invitation du Coucou et de répondre à la question « Que faisais-je à 23 ans ? », je m’aperçois que cela risque d’être un peu compliqué pour moi d’y répondre. Mais je vais quand-même essayer, quitte à en dévoiler un peu trop sur moi-même, mais tant pis je prends le risque.
Le souci voyez-vous, c’est que 1990, l’année de mes 23 ans, n’est pas à proprement parler une très bonne année pour moi… Ce fut même ce qu’on pourrait appeler une annus horribilis.
Je vais essayer autant que possible de vous la faire courte. En 1990, j’étais sous-lieutenant dans les commandos de l’armée de l’Air… Et oui ! Ça vous épate hein ? Moi aussi quand j’y repense.
Le fait est que j’étais bon, même très bon dans mon job et que j’envisageais fortement d’intégrer l’école de l’Air pour devenir officier de carrière. Hélas, ce plan de carrière ne convenait pas forcément à la femme qui partageait ma vie depuis six années…
Il s’en suivit une séparation douloureuse, très douloureuse, qui me fit perdre plus ou moins pied, et qui eut d’innombrables conséquences. La première de ces conséquences fut que je décidais de ne pas poursuivre ma carrière. Malgré un dossier élogieux et des soutiens en béton armé, je terminais mon service comme tout le monde.
Je me suis retrouvé un peu perdu dans la vie civile. J’étais déboussolé par la perte de mon amour, et par la perte des repères que l’armée m’avait donnés.
J’ai enchaîné les petits boulots merdiques. Représentant, sécurité à l’aéroport de Nice… Bref j’ai galéré pas mal et alors que j’envisageais de nouveau de rejoindre l’armée (la Légion cette fois-ci), pour mettre fin à une spirale que je devinais dangereuse, j’ai eu mon accident. La cheville en mille morceaux, j’ai dû retourner vivre chez mes parents…
La galère à continuée mais sur un autre plan. J’ai quand même profité de mon invalidité pour reprendre mes études (par correspondance) et acquérir un métier. Celui de technicien forestier.
Mais, au final, je ne regrette pas ces moments douloureux. Ils ont fait l’homme que je suis maintenant, et franchement je suis plutôt fier de ce que je suis, alors…
De même je ne regrette pas l’armée. Elle m’a appris un tas de truc sur moi et sur les autres, et elle m’a donné le sens de l’honneur.
Et l’honneur, chacun sait que c’est ce qui vous reste lorsqu’on n’a plus rien.
Tenez ! Je n’ai pas beaucoup de photos de moi, mais j’ai quand même réussi à vous en dégoter une qui date à peut-prêt de cette époque… C’était pour le 14 juillet 89, il y a vingt ans…