Je voulais vous dire…


Un blog qui parle de politique, de social, d'environnement... De la vie quoi!


mardi 27 avril 2010

Partir...

Bon, ça suffit comme ça. Y’en a marre.

Ça va faire un mois que je garde ça pour moi... Que j’élude... Que je tergiverse... Et finalement cette nuit je me suis rendu compte que si je me taisais c’était pour de mauvaises raisons... Et qu’en plus ça me pourrissait la vie.
Donc, Y’en a marre.

Vous l’avez sans doute remarqué, depuis quelques temps JVVD n’a plus la tenue à laquelle vous avez été plus ou moins habituée. Je crois même qu’on peut dire que ça part carrément en live. Je publie un jour sur trois, et encore il s’agit plus de coups de gueules plus ou moins bâclés, sans réel contenu. Je passe à côté de pleins de sujets qui mériteraient pourtant que je m’y attarde un peu... La marge de droite n’est plus tenue à jour... Bref, c’est le bordel.

Non, ne dites pas le contraire ! Vous et moi savons pertinemment que c’est vrai.

Alors les raisons pour qu’un auteur (oh putain le mytho !) laisse tomber ce qui est son activité favorite depuis deux ans peuvent être multiples... Je ne vais pas vous en faire ici la liste, mais vous seriez en droit d’imaginer des tas de trucs tous aussi tristounets les uns que les autres. Et c’est bien pour ça que j’ai décidé, enfin, de vous raconter ce qui se passe. Pour rassurer les plus proches d’entre vous d’une part, et d’autre part parce que ce blog n’est pas qu’une estrade servant à dégoiser des slogans politiques. C’est aussi ma vie que vous lisez, que vous partagez en quelques sortes. Et si ma vie doit changer, la moindre des choses est encore que je vous en avertisse. Et tant pis si ça foire.

Car c’est ça qui me pourrissait un peu la vie en ce moment... Mourir d’envie de vous parler de quelque chose, et ne pas oser le faire de peur de tout faire foirer. Et oui les amis, j’ai beau prôner l’athéisme militant, j’ai quand même un vieux fond de superstition qui s’accroche désespérément au fond de mon cortex cérébral ! Un truc qui a à voir avec une histoire d’ours et de peau qu’il faut vendre...

Bref, cette nuit j’ai réalisé que non seulement cette rétention d’information m’empêchait de dormir, mais qu’en plus ce n’était vraiment pas sympa pour vous. Donc, accrochez-vous à vos écrans et soyez attentifs, c’est l’heure de la révélation ! Vous allez enfin savoir ce qui me prend la tête depuis un mois et pourquoi depuis lors, et bien... La politique me passe un peu par-dessus la tête !

Alors voilà... Comme vous l’avez peut-être lu, le dispositif du RSA m’a plus ou moins obligé à suivre ce qu’ils appellent une formation de « redynamisation ». En clair un stage chargé de me faire reprendre pied avec le monde du travail après trois ans d’invalidité. Je vous passe les détails de l’exercice, certains d’entre vous ne le connaissent que trop bien. Bilan des compétences, grille de motivation, analyse transactionnel, pyramide de Maslow etc... Mais bon, l’équipe qui anime cette formation étant particulièrement sympathique et compétente, j’ai joué le jeu avec assiduité et même intérêt. De plus, chose rare, ils ont l’idée folle et paradoxale que dans le monde actuel, il est mieux de privilégier l’épanouissement humain avant que de s’attaquer à la réinsertion professionnelle proprement dite. Ça a peut-être l’air évident ce que je vous dis là, mais je vous prie de croire que dans le monde de la réinsertion, cette boite fait office d’ovni !

Bref, tout allait bien et j’envisageais de me réinsérer comme un grand dans le vaste monde de l’animation socioculturelle et environnementale, lorsque j’ai réalisé qu’au fond de moi ce n’était pas ce que je désirais vraiment... Car depuis quelques années je caresse le rêve un peu fou de m’acheter un bateau et de partir me balader de par les vastes océans.
Avouez que ma situation n’était pas très confortable... Comment se réinsérer dans le monde du travail alors qu’en réalité on attend qu’une chose dans la vie : L’opportunité de prendre ses cliques et ses claques et de foutre le camp ?

J’en étais là de mon dilemme, tentant de m’en accommoder lorsque, miracle ou heureux hasard, cette opportunité c’est soudain présentée à moi.

Je ne vous cache pas qu’il y a eu comme un petit (long !) moment de flottement dans ma tête. Parce que c’est bien de rêver, d’imaginer des choses, mais lorsqu’il s’agit de les faire ces choses, c’est une autre paire de manches. Surtout lorsqu’il ne s’agit rien moins que de changer totalement de vie.

Ne sachant quoi trop faire, j’ai décidé alors de la jouer franc-jeu et de m’en ouvrir auprès des gens avec qui je tentais depuis quelques semaines de monter un « projet professionnel »... Je ne sais pas pourquoi, mais j’avais l’intuition qu’ils allaient peut-être pouvoir m’aider.

Là, je suis sûr que si je vous en avais parlé vous m’auriez dis que j’allais droit dans le mur avec une telle attitude. Comment voulez-vous que ces gens-là, payés par l’ANPE pour me « réinsérer » allaient pouvoir me filer un coup de main pour monter un projet qui consiste à ne surtout pas... travailler ?
Bon d’accord, je caricature un peu en disant que mon rêve consiste à ne pas travailler... C’est un peu plus compliqué que ça... Mais le fait est qu'au final ça a marché !

Je vous disais plus haut que la démarche de cette boite privilégiait le projet de vie par rapport au projet professionnel. Et bien avec le mien ils ont été cohérents dans leur démarche. Pour mon plus grand bonheur, car même si je pense que de toute façon je me serais tout de même lancé seul dans cette aventure, ça fait du bien de savoir que j’ai toute une équipe pour m’accompagner.

Car c’est décidé, je vais le faire. Je vais réaliser mon rêve.

Alors avant que cela ne se fasse, il va falloir que cette « opportunité » se concrétise réellement... Tenir un chèque entre ses doigts, ce n’est pas la même chose que la promesse d’un chèque. Et c’est bien ça qui m’empêchait de vous en parler jusqu’à présent ! J’attendais d’être sûr... Bon ok, aujourd’hui je ne suis toujours pas sûr à 100%, mais si je raisonne (enfin !) de façon cartésienne, que je vous en parle ou pas ne changera rien à l’histoire. Au mieux, tant mieux... Et au pire, et bien vous comprendrez pourquoi je tire la tronche.

Logiquement, les choses devraient se décanter d’ici un petit mois... Je vous tiendrais au courant.

Vous imaginez bien que la préparation d’un Tour Du Monde à la voile en solitaire ne s’improvise pas comme un weekend à la plage. Et ce n’est pas parce que j’en rêve depuis des années que cela rend les choses plus faciles. C’est toute la difficulté de passer du mode « si... », en mode « quand... ». Vous voyez ce que je veux dire ? Pas simple comme truc.
Il y a une foultitude de choses à envisager... Ça va de l’achat du bateau à ce que je vais faire de ma maison, en passant par les problèmes d’assurance, la (les) destination(s), la date du départ, les permis... Bref, c’est quasiment le même boulot que si j’avais à fonder une entreprise ! (et encore...). J’ai même du ressortir mes vieux cours de comptabilité analytique pour arriver à pondre un budget prévisionnel qui tienne la route, c’est vous dire !

Bref, vous le comprenez, j’ai du « boulot » par-dessus la tête, et c’est pourquoi JVVD part en couille ces derniers temps.

Voilà ! Vous savez tout maintenant !

Bon, concrètement comment les choses vont-elles se passer ?

Tout d’abord il faut que je me remette à niveau mes compétences de voileux et que je passe quelques permis. Mais avant toute chose il va falloir que je vérifie que la mécanique fonctionne. Et quand je parle de mécanique, je veux bien sûr parler de ma cheville... Je n’arrive pas à marcher plus de cinquante mètres, mais j’arrive tout de même à me déplacer dans mon 50m2 sans qu’il n’y est autant de points d’appui que sur un voilier. Donc logiquement ça devrait pouvoir le faire, mais mieux vaut tout de même vérifier avant.
C’est pourquoi au mois de juin, si tout va bien, je devrais enchaîner deux croisières de quinze jours, ce qui, je pense, me permettra de vérifier si le peton est prêt à prendre le large.
Ensuite, et bien, je vais me mettre à la recherche de ce qui deviendra ma maison pour les années à venir. A savoir un voilier de dix mètres.

Toujours dans la perspective ou tout se passe selon le plan (sic !), je devrais en prendre possession au plus tard en septembre. Le temps de le prendre en main et de le préparer pour le long-cour, cela nous emmènera vers la mi-octobre... Et c’est donc vers cette date-là que je devrais partir.
Mais je ne pars pas juste pour le plaisir de quitter ce monde de fous… Pendant mon périple je compte bien vous emmener avec moi. A cette fin, je vais créer un nouveau blog qui me servira de support pour écrire, vous raconter ce qui se passe, les gens que je rencontre, les épreuves qui sont les miennes. J’ai l’intention d’emporter avec moi une caméra HD et me mettre à la réalisation de petits reportages. Et pourquoi pas, au bout d’un moment, écrire un bouquin sur cette expérience.
Dans l’absolu, je ne vous cache pas que ce qui serait bien c’est qu’un jour j’arrive à en vivre de ces écrits et de ces films... Mais bon, on n’en est pas encore là. Je vais d’abord avoir trois ou quatre ans pour engranger des expériences et pour m’entraîner à les partager avec vous. Après et bien... On verra.

Comme je vous l’ai dis, il y aura un site internet, ou un blog de voyage si vous préférez. Je l’alimenterai au fur et à mesure de mes escales, ce qui m’obligera à ne faire que de courtes traversées.
Donc, dans un premier temps je continuerais à tenir ce blog, car j’ai encore pleins de trucs à vous dire. Je vous raconterais dans une rubrique spéciale l’avancement du projet. Et puis, lorsque l’heure du départ sera venue, je fermerais boutique pour me « transférer » vers mon nouveau chez moi. Qui deviendra je l’espère, votre nouveau chez vous, si vous le voulez bien… Bien évidemment,

Voilà chers lecteurs... J’ai réussi à vous cracher le morceau. Il me faut vous dire que j’appréhendais un peu de le faire et en même temps j’avais hâte. Car c’est un peu comme si la publication de ce billet entérinait ce projet de vie... Comment vous dire... Maintenant que je l’ai annoncé publiquement, ce n’est plus une lubie, c’est réel.
J’ai tardé à vous en parler pour la raison évoquée plus haut, la superstition, mais également parce que j’avais peut-être besoin d’être vraiment sûr de moi. Car envisager une nouvelle vie n’est pas si simple... c’est même vachement compliqué !

Et vous savez quoi ? Le plus dur, ce n’est pas tant d’appréhender cette nouvelle vie, mais plutôt de dire adieu à l’ancienne...

Allez, je vous laisse méditer là-dessus et je vous dis à bientôt. Bien évidemment, je suis ouvert à tous vos commentaires et suggestion, car comme je vous l’ai dis, ce Tour du Monde c’est aussi un peu le votre...

Ah oui ! Une dernière chose... J’ai déjà trouvé un nom pour ma future maison qui bouge. Elle s’appellera La boiteuse.