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mardi 1 septembre 2009

La supercherie de La Rochelle

Well ! Tout à la joie d’avoir atteint mon but d’allègement pondéral (ça ce dit ça ?), j’en ai oublié de vous parler de l’université d’été des socialistes et des sentiments contradictoires qu’elle m’inspire.
Partout dans la presse, on a pu lire que l’impression globale était que Martine Aubry sortait renforcée par cette session, et qu’elle avait su enfin prendre les rênes de son parti de la façon adéquate.

Pour ma part, je ne serais pas aussi catégorique… En effet, si Aubry a su être bonne à quelque-chose au cours de cette université, c’est surtout dans l’art de cacher les problèmes sous le tapis… Un peu comme le faisait en son temps son prédécesseur, François Hollande.
Regardons les choses en face : La crise idéologique que traverse le PS depuis un sacré bout de temps n’a en rien été résolue et l’unité affichée pendant ces trois jours ne fut que de façade.

Plusieurs indices me font penser de la sorte.

Tout d’abord, il y a eut cette fameuse polémique au sujet des primaires et des alliances soulevée une semaine avant par les plus libéraux des socialistes… Plus qu’une simple polémique, il s’agissait avant tout d’une bombe téléguidée par Ségolène Royal dans le but de rappeler aux militants son attirance immodérée pour le centre-droit. Malheureusement pour la Madone du Poitou, certains au PS ne voient pas les choses du même œil, préférant loucher sur les voix de la vraie gauche ; D’où polémique.
Sur ce coup là, Martine Aubry a su effectivement bien gérer les choses en bottant en touche de la plus belle manière, quelques heures avant que ne commencent les débats.
Coup de pied gagnant, puisque en reportant la question au bon vouloir d’un vote des militants pour le mois d’octobre, la pomme de discorde libérale s’est retrouvée hors la table et n’a pu empoisonner les convives.
Mais bon, ça me rappelle les repas de familles où l’on ne parle jamais des choses qui fâchent… Vu de l’extérieur, tout le monde sourit, mais en fait les invités n’ont qu’une seule envie : Se foutre sur la gueule !

Donc, exit le sujet des primaires et des alliances. Du coup les affidés ségolènistes vexés de ne plus voir sur la table leur fameuse pomme libérale, se sont cassés au plus vite, faute d’avoir à jouer leur rôle de supporter. Les Valls et Peillon ne sont restés à la Rochelle que vingt-quatre heures, imitant ainsi leur commanditaire, qui elle n’est restée que quelques heures.

Commanditaire qui, comme à son habitude a préférée jouer sur la forme plutôt que sur le fond. C’est en véritable star de cinéma que Ségolène Royal a fait son apparition à la Rochelle pour inaugurer la session. Vêtue d’une petite robe noire que Coco Chanel n’aurait pas reniée, l’ex-candidate aux présidentielles a souhaitée la bienvenue à tout le monde, et s’est cassée aussi sec ! Mais cela a suffit pour imprimer la rétine des militants et transmettre le message suivant. A côté de Ségolène, Martine Aubry ressemble à un pot à tabac vêtu d’un sac en toile de jute.

Pressée de toute part de s’exprimer sur les contingences de son parti, la Madone s’est contentée de jouer son rôle habituel, parfaitement raccord avec la robe d’ailleurs, c'est-à-dire à faire comme si les problèmes du parti ne la concernaient pas. Le port altier, le regard fier, l’icône des désireux d’un avenir qui chante attend son heure, persuadée qu’elle est que c’est vers elle et seulement elle que les socialistes se tournerons lorsque le temps sera venu de choisir un candidat. Tel le vautour moyen, elle attend perchée sur son rocher. Prête à fondre sur sa proie lorsqu’enfin elle aura cessée de bouger…

Cette morgue attitude n’a cependant pas empêchée Madame Royal de lâcher une perle en clamant haut et fort son complet désaccord avec la taxe carbone que le gouvernement veut mettre en place avec le soutien des écolos.
En fait, à mon sens, la Royal n’a fait que révéler au grand jour les limites d’une future alliance PS-Verts, qui pour le coup ne se présente plus de façon si évidente. En effet, obnubilés qu’ils sont par leur mission sacrée de sauvetage planétaire, les écolos en oublient parfois la plus élémentaire des justices sociales. Jusqu’à présent on évitait d’en parler, mais la déclaration de Ségo a eut pour but d’obliger le PS à se positionner sur le sujet et ainsi faire grimper Cohn-Bendit et Duflot aux rideaux. S’il s’agissait de torpiller une future alliance entre l’aile gauche du parti et les verts, c’est maintenant chose faite.

Du coup, puisque la gangrène libérale s’en était allée, ce qui restait d’un tant soit peu socialiste à la Rochelle s’est retrouvé suffisamment à l’aise pour jouer une partition sans véritables fausses notes. Le discours de clôture de Martine a même reçu un A+ de la part de la presse, et l’impression finale est que le Parti Socialiste reprend du poil de la bête, débarrassé des tiques et des poux qui l’habite depuis des lustres !

Inutile de vous dire que je n’y crois pas un instant, et vous l’avez fort bien compris en me lisant.
L’unité affichée n’est en rien la réalité, et elle ne sert qu’à donner du grain à moudre aux médias et à rassurer le pauvre militant qui ne sait plus où il en est.
Vous me direz que c’est déjà ça. Peut-être. Mais en attendant, le PS n’est en aucun cas en mesure de proposé une réelle alternative à la politique de Nicolas Sarkozy, tant il reste empêtré dans son dilemme idéologique. Être ou ne pas être libéral. Là est la question qu’il lui reste à résoudre.

Le Parti Socialiste n’est pas encore (tout à fait) mort disait Valls au début de l’été, mais force est de constater qu’il n’en fini pas de crever. Et l’apparente rémission est souvent le symptôme qui précède la fin…