Je voulais vous dire…


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mardi 13 janvier 2009

Omniprésence


Je vous l’ai dis dans mon billet précédent, je me suis tourneboulé la tête pour vous pondre ces quelques lignes sur les vœux au Personnels de l’Education… Le tourneboulage a cela de bien, qu’il me permet de faire quelques recherches sur le net et de fouiner un peu partout à la recherche d’informations. Et, en l’occurrence, je me suis aperçu de quelque chose…

Cette année, notre PGE fait très fort. Un peu comme s’il avait quelque-chose à prouver… J’ai bien une petite idée sur ce qu’il a effectivement à prouver, mais je me la garde pour plus tard.
Si comme moi, vous êtes un habitué du site Elysée.fr (hi-hi !), vous aurez remarqué que cette année est différente des précédentes. Cette année, notre Président Glorieusement Elu (PGE pour les initiés) a décidé que ce serait à lui de présenter tous les vœux possibles et imaginables au peuple français. La soirée du 31 décembre ne devait pas lui suffire apparemment, puisqu’il se tape la tournée des popotes jusque-là dévolue aux ministres concernés…
Voici son agenda pour la première moitié du mois de janvier :

31.12 : Vœux à la Nation
06.01 : Vœux aux armées.
07.01 : Vœux aux parlementaires et au Conseil municipal de Paris au Palais de l’Élysée et vœux du gouvernement lors du conseil des ministres.
09.01 : Vœux aux personnels de Santé
12.01 : Vœux aux personnels de l’Education nationale, et vœux aux représentants des forces religieuses au Palais de l’Élysée.
13.01 : Vœux au monde culturel le matin et vœux au Conseil Constitutionnel, au Conseil d'Etat, à la Cour de Cassation et à la Cour des Comptes, l’après-midi.
14.01 : Vœux aux acteurs de la sécurité
15.01 : Vœux aux forces économiques
16.01 : Vœux au corps diplomatique étranger.

Vous pouvez me faire confiance, j’ai vérifié, c’est bien la première fois dans toute l’histoire de la cinquième république que les choses se passent ainsi.
Outre l’évident symbole de la concentration des pouvoirs que cette tournée représente, on peu y voir également une réponse stratégique aux quolibets et autres qualificatifs que son opposition l’affuble. Déjà, la semaine dernière Nicolas Sarkozy se targuait de préférer être un omni-président plutôt qu’un roi fainéant. Force est de constater que la meilleure façon de combattre une accusation, c’est encore de s’en emparer et de jouer au même jeu que ses petits camarades. Mitterrand lisait Machiavel, Sarko a dû faire de l’Art de la Guerre de Sun Tzu, son livre de chevet. Décomplexé le petit bonhomme donc, et revêtir tous les habits à la suite l’un de l’autre ne lui fait pas peur. Quant à savoir si les ministres concernés apprécient de se voir ainsi dépossédés de leur pouvoir représentatif, on n’en saura rien, tant la discipline règne dans les rangs…
De plus, cela permet à notre PGE d’occuper non-stop les médias pendant le mois de janvier. Tous les jours un discours, tous les jours une annonce. L’impression est que Nicolas est partout, Nicolas s’occupe de tout, Nicolas est Dieu…

J’ai remarqué également une autre différence entre 2008 et 2009, concernant les vœux… Les vœux aux Autorités religieuses, ont été remplacés par les vœux aux forces religieuses. Au même titre que les forces économiques, les religieux sont donc maintenant des forces et non plus des autorités… Mouais… Entre Sarkozy qui se prend pour Dieu et la religion qui devient une force, je me demande s’il ne va pas nous refaire le coup de la place du prêtre dans l’éducation de nos chères têtes blondes…

On va encore dire que je pense à mal, et que je fais de l’antisarkozisme primaire !

Rien de nouveau à Saint-Lô

Vous savez quoi ? J’ai récidivé ! Je veux dire par là que je me suis encore une fois tapé Sarkozy dans le texte et dans la gesticulation. Bon, je sais que vous trouvez ça admirable, que vous saluez tous mon abnégation et mon courage… Je sais également que vous vous demandez comment cela est humainement possible. A cela je vous répondrais, modestement, que si je peux le faire sans tourner de l’œil, c’est que c’est à la portée de tout le monde.
Je dois vous faire une confidence, je commence à prendre goût à cet exercice. Le gus est brillant, quoi qu’on dise sur lui par ailleurs, et je commence à lire assez bien entre les lignes de son discours. Ou entre les lignes du discours d’une de ses plumes, c’est idem.

Cela-dit, je dois vous avouer que je tourne un peu en rond avec son discours d’hier… J’ai beau tournebouler tout ça dans ma tête, me repasser la vidéo une fois, deux fois, trois fois… Je n’arrive pas à en tirer une quelconque analyse. Donc, je me dis que si je n’y arrive pas, c’est que probablement il n’y a rien à en dire… Ou que je suis fatigué. C’est soit l’un, soit l’autre…
Hier, le président s’est rendu à Saint-Lô pour présenter ses vœux aux personnels de l’Education nationale… Moi, bêtement, je m’attendais à quelque chose de fracassant, de provocateur. Je me disais que l’on allait peut-être assister à une annonce susceptible de sauver le monde de l’éducation de sa désespérance, ou de l’enfoncer encore plus, alors qu’à l’extérieur de la salle où se tenait le discours, les CRS chargeaient allègrement les manifestants venu vilipender notre nain national… Je dois bien l’avouer, je suis resté sur ma faim.
Alors bien sûr, on a eu droit au discours habituel sur l’immobilisme. Vous voyez à quoi je fais allusion ? L’immobilisme qui est l’apanage de ceux qui s’opposent aux réformes ! Car il est évident, pour lui, que si on n’aime pas ses réformes, c’est que forcément on est un partisan d’un statuquo de bon aloi. « On est d’accord pour que les choses changent, mais dès qu’il faut changer, on est plus d’accord ! » ne cesse de marteler le président.
Evidement, il ne lui viendrait pas à l’esprit que si on est initialement d’accord pour réformer, on peut ne pas être d’accord avec sa réforme et sa conception du changement… Non, ça, ça ne lui viendrait pas à l’esprit de notre PGE… Parce que les réformes de Sarkozy sont forcément bonnes, et les profs forcément des fainéants idéologiquement corrompus.
De plus, il convient de souligner qu’au final, ces mêmes profs portent sur leurs épaules la responsabilité de l’échec des enfants qu’ils prétendent défendre. Honte sur eux ! Ces enfants qu’il convient de mener vers l’excellence, rien de moins, pour gagner ainsi la bataille de l’intelligence ! (C’est beau… On dirait du Guaino).

Mais bon, comme apparemment, quoiqu’on dise, ça ne passe pas, le président à décidé de changer les intervenants de la réforme. Exit le Darcos, et bonjour messieurs Hirsch et Descoings !
Le premier, maintenant que le RSA est en place (ah bon ?), se retrouve sans mission et dispose, last but not least, d’un capital sympathie inentamé. Il devient Haut Commissaire à la Jeunesse. Pour Sarkozy, si les jeunes défilent dans la rue, c’est qu’il existe un malaise au sein de notre jeunesse, et qu’il convient d’y apporter une réponse. Nos jeunes ne défilent pas pour protéger le système éducatif, mais parce qu’ils sont malheureux et on va donc leur présenter un homme qui saura les écouter et répondre à leurs angoisses… Je le crois pas ça… Avant, on avait un ministre de la Santé, de la jeunesse et des sports, et maintenant on va avoir une ministre, un secrétaire et un haut commissaire pour s’occuper de chacun de ses postes ! L’éducation réclame du personnel, mais c’est le gouvernement qui recrute !

Le second, c'est Richard Descoings, directeur de science-po Paris, sera responsable d’une mission de concertation, chargée de recueillir les avis de tous les acteurs, enseignants, lycéens, parents d’élèves etc, et de compiler tout ça pour qu’à la rentrée 2010, tout soit prêt. Autant dire que, comme l’avait annoncé Xavier Darcos : On reprend tout et on recommence, mais pas avec les mêmes. Darcos est grillé, éparpillé façon puzzle, on met donc en face des syndicats d’enseignants, des personnes beaucoup plus consensuelles.
Donc, pas de vrais changements, comme vous pouvez le constater. L’esprit demeure, mais c’est la méthode qui change. Espérons seulement que les enseignants ne se laisseront pas berner par une manœuvre aussi évidente qu’inutile.

Bon… Aujourd’hui, nous allons avoir droit aux vœux au « monde culturel ». Je ne vous garantis pas que je regarderais la retransmission en direct, car si c’est comme hier, je risque de perde mon temps. Mai, je jetterais quand même un œil, on ne sait jamais…