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lundi 16 août 2010

Oh niçois qui mal y pense

Comme vous le savez, je suis niçois. Enfin, j’habite Nice ce qui est, à mon sens, un peu différent.
Car pour pouvoir affirmer, comme ça la tête haute et le regard fier, son appartenance à une région, une culture, ou encore une ville, il faudrait au moins en ressentir une certaine légitimité, ce qui n’est pas mon cas.
Mais au-delà de cette légitimité, je pense qu’il faudrait aussi être plutôt fier de cette appartenance. Et là, le moins que l’on puisse dire c’est que côté fierté...
Les niçois auraient un peu de mal à la ramener en ce moment.

Il y a une quinzaine de jour, nous parlions d’Eric Ciotti et de sa proposition d’incarcérer les parents d’enfants délinquants, après leur avoir retiré toutes formes d’aides sociales bien sûr. Et dans les commentaires qui suivirent cet article, nous en sommes venus assez rapidement à nous demander pourquoi le Sud-est de la France était si prolifique en fascisme en tout genre.

Le climat, la proximité avec l’Italie, les traditions mafieuses, l’argent, l’âge de la population, etc... Toutes ces raisons ont été évoquées, sans pour autant que nous arrivions à déterminer une qui prédomine sur les autres.

Mais bon, c’est un fait : C’est chez moi que l’on compte le plus de réacs et de fachos au mètre carré. Même l’Alsace, qui a pourtant son lot d’égouts à ciel ouverts, ne nous arrive pas à la cheville !

Donc, après la saillie du nazillon niçois Ciotti, voilà que son supérieur direct, à savoir monsieur le maire de Nice Christian Estrosi, dit le motodidacte, en rajoute une couche dans le JDD de ce weekend et propose d’imposer des sanctions financières aux Maires des communes qui ne respecteraient pas selon lui « leur obligation de sécurité ».
Les esprits chagrins pourraient se demander pourquoi c’est le Ministre de l’Industrie qui se permet de se balader sur les terres de l’Intérieur... Oui, ils pourraient. Mais bon, ce gouvernement nous a habitués au mélange des genres et s’y applique justement pour entretenir la confusion. Confusion qui est mère du vote à droite comme chacun sait.

Ce n’est donc pas le ministre de l’Industrie qu’il faut voir derrière cette proposition débile, mais plutôt la voix de son seigneur et maître actuellement en vacance sur la même Côte d’Azur.
Enfin, je dis débile, mais en fait la proposition est assez subtile. En se basant sur la loi qui oblige les communes à respecter un certain pourcentage de logements sociaux (mise en place par la gauche), Estrosi compte à la fois exacerber les tensions déjà existantes, mais en plus jeter l’opprobre sur les mairies de gauche. Cerise sur la gâteau, si jamais sa proposition n’aboutit pas, et qu’on lui démontre constitution à l’appui que l’Etat n’a rien à imposer aux communes en matière de sécurité, il aura beau jeu de se servir l’argument pour en finir une bonne fois pour toute avec les logements sociaux imposés... Vous me suivez ?

Quel que soit le devenir de cette proposition, il y a matière pour l’UMP et ses sbires, d’en tirer un bénéfice.

Autre chose qui m’exaspère dans cet « appel républicain » comme il nomme lui-même son dégueuli, c’est l’emploi de cet adage « La sécurité est la première des liberté ».

Ah lala... Mais c’est pas possible d’entendre une connerie pareille ! Et dire que ce concept nauséabond est apparu pour la première fois dans la bouche d’un élu de la gauche de gouvernement ! (Jospin pour ne pas le nommer)

Tien, en parlant de ça, il semblerait que la Madone du Poitou soit en train de préparer sa rentrée médiatique sur ce thème... Elle compte nous resservir son couplet sur « l’ordre juste » et grappiller, le croit-elle, quelques points de sondage auprès des retraités et des professions libérales.

Décidemment, cette rentrée 2010 sera éminemment sécuritaire ou ne sera pas... Pour ma part, je préfère garder en mémoire cette citation de Benjamin Franklin qui résume assez bien mon opinion là-dessus :

« Celui qui est prêt à sacrifier un peu de liberté pour obtenir un peu de sécurité ne mérite ni l’une ni l’autre, et finit par perdre les deux ».