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jeudi 20 août 2009

La revue de presse du jeudi

Bien ! Ainsi que nous en étions convenu la semaine dernière, j’ai acheté dès hier le n°4634 du Canard Enchaîné.
La première chose qui me saute aux yeux, à la lecture de la Une du journal satyrique, c’est que je ne sais pas trop par quel bout commencer… C’est que la première page du Canard, c’est comment dire… Du concentré de nouvelles. Du tassé de l’information.
Deuxième constatation, le Canard est un hebdomadaire. Donc, par voie de conséquence, il se pourrait bien que les infos qu’il contient soient quelque peu passées… Mais bon, on va essayer quand même de vous commenter tout ça.

Commençons avec le titre qui barre toute la Une : « Les restaurateurs sont durs d’oseille ! »
L’article, bien évidemment, revient sur la baisse de la TVA (de 19,6% à 5,5%) octroyée à l’ensemble des métiers de la restauration en début d’été.
Comme le titre de la manchette le laisse supposer, les restaurateurs sont quelque peu réticents à répercuter sur les menus le royal octroi… En effet, on a observé que pour la plupart des établissements il n’y a pas plus de réduction que de beurre en broche, et que pour ceux qui ont daigné le faire celle-ci ne dépasse pas les 1,7% pour la restauration, et 0,7% pour les cafetiers ! Et le Canard de s’étonner car logiquement les additions auraient du baisser logiquement et mathématiquement de 11,8%...
Alors bien sûr, les explications foireuses ne manquent pas : Non mais attendez ! Moi, je vais en profiter pour embaucher! Ou encore mieux : J’ai prévu de faire des travaux !
Tu parles ! Rien que des menteurs et des voleurs ces gargotiers ! Le petit cadeau de Sarko, qui représente quand-même 3 milliards d’euros, et qui était sensé relancer la consommation en faisant chuter les prix, et bien il semblerait que les restaurateurs se le soient mis dans la poche et puis c’est tout !
Tien ! Ça me fait penser aux 35 heures… Prenez une mesure d’intérêt général sensée créer de la richesse et de l’emploi. Demandez à ce qu’elle soit appliquée par un patron, et comme de par hasard vous vous apercevez que la richesse va directement dans la poche du patron, et l’emploi peut aller se faire voir ailleurs. C’est ça que l’on appelle le capitalisme M’sieurs-dames !
Au final, le journaliste ironise sur le manque de reconnaissance de ces cafetiers et autres restaurateurs. En effet, l’UMP leur avait envoyé au début de l’été un petit bulletin rédigé comme suit : Au recto un auto-satisfécit quant aux promesses tenues. Et au verso, un bulletin d’adhésion à l’UMP ! Résultat, sur les 120 000 restaurateurs de France, quelques 300 d’entre eux auraient à ce jour mordu à l’hameçon.
Ca nous fait du 025% d’efficacité ça… Pas fameux.
Décidément ces restaurateurs sont des voleurs, mais aussi des ingrats !

Ensuite on peut lire juste en dessous un entrefilet intitulé : « Business caché de la grippe »
On y apprend que le maire d’un village (lequel ?) avait eu la bonne intention de commander des masques de protections pour ses administrés. Soucieux de la santé publique, celui-ci s’est alors tourné vers le fournisseur attitré de masque FFP2 décrit comme le plus efficace, mais aussi le plus moche. (voir la photo ci-contre le pourquoi de son surnom de « bec de canard »)
Il passe donc commande auprès de D’Medica pour être livré au mois de septembre au prix de 9,80 € HT la boite de vingt.
Surprise ! La demande est tellement forte (proportionnelle à la psychose sans doute), qu’il ne recevra ses masques qu’en octobre, et au prix de 14,95 € la boite ! Soit une augmentation de 52,5%.
En fait, nous nous retrouvons devant le même genre de dérive égoïste que dans l’article précédent. Certains profitent, en bon capitalistes qu’ils sont, du malheur des autres en se cachant vers la fumeuse loi de l’offre et de la demande.
En ce qui me concerne, je te ferais passer les dirigeants de D’Medica devant un tribunal populaire pour crime contre la société. Je ferais saisir tous leurs biens, professionnels et privés, et je te mettrais ça illico en taule ! Le stock de masque serait distribué gratuitement et le fruit de la revente des biens de ces pourris reversé à la Sécurité sociale !
Et ça M’sieurs-dames, c’est ce qu’on pourrait appeler la justice !

En bas de page on peut lire « La CGT saisie par la lutte des classes »
L’article relate la superbe tirade de Xavier Mathieu, responsable CGT de Continental, sur les ondes de France-Info ce lundi 17. Je ne puis résister au plaisir de vous la retranscrire ici, tellement ce genre de propos ravi mon cœur et titille mon âme : « Les Thibault et compagnie, ce n’est bon qu’à frayer avec le gouvernement, à calmer les bases. Ils ne servent qu’à ça, toute cette racaille. »
Bon Ok, le français n’est pas trop son fort au Xavier. Mais, malgré ça et dans ce genre de situation, on ne peut qu’apprécier la fougue du propos et la justesse du discours.

Car en effet, lors de la bataille des Contis pour l’obtention d’une juste prime de licenciements, le secrétaire général de la CGT n’avait même pas daigné se déplacer pour soutenir ses troupes. Plus encore, il s’était même prononcé pour un soutien « modéré » envers les grévistes, sous le prétexte que ceux-ci étaient « actionnés » par les trotskistes… Autrement dit le NPA.
Or, il faut bien le reconnaitre l’action des Contis a porté ses fruits et sert même de base à d’autres actions de par le pays. Du coup, une coordination est même en train de se créer pour palier au manque de réaction de la centrale syndicale ! Elle sera présente pour un meeting le 5 septembre devant les usines Ford de Blanquefort (près de Bordeaux). Il existe même un blog qui sert de porte parole à ces dissidents extrêmement actifs ; Où va la CGT ?
Alors que le 7 décembre s’ouvrira le congrès de la CGT, je gage que le Thibault risque d’avoir chaud aux fesses et de se retrouver complètement débordé par sa base… Et ça, mes amis : C’est plutôt une bonne nouvelle.

Pour terminer cette revue de presse intéressons-nous à l’accroche qui se trouve tout en haut, à droite de la Une et qui est développée en page trois sous le titre : « Le Ministre de l’Intérieur parle trop et écrit trop »
La semaine dernière, lors de ma dernière revue de presse je vous parlais déjà de ce raté concernant les « cadets de la république »… Faites glisser la roulette et vous allez tomber dessus. C’est bon ? Vous avez les faits en mémoire ? OK…
Donc, dans cet article on apprend sans étonnement que le sinistre Hortefeux, lorsqu’il tempêtait devant les médias pour proclamer son innocence et désavouer ses propres services, ne faisait que mentir comme un arracheur de dent.
En effet, la Canard a réussi à se procurer un courrier confidentiel en date du 20 juillet, adressé par Hortefeux à son collègue des finances Eric Woerth. Dans cette lettre, le ministre de l’Intérieur faisait état des difficultés budgétaires qu’il rencontrait et son incapacité à pouvoir incorporer les 1050 cadets. Il réclame donc à Bercy une rallonge, rallonge qui permettrait de tenir les dépenses courantes, mais en aucun cas sauver la tête des cadets !
Lorsque l’on est en période de crise, il est considéré comme « normal » que les postes les moins importants soient supprimés. Ce qui veut dire que dans l’esprit du ministère de l’Intérieur, l’intégration d’un millier de jeunes issus des banlieues défavorisées, et bien c’est un poste pas très important…
Mais bon, même si se priver de quelques beurs en uniforme ne perturbe guère le ministère, il en est un autre qui ne compte pas se priver lui, du bénéfice en communication que cette rigolade était sensée apporter… Je veux parler bien sûr de notre Président !
Le 11 août, Hortefeux s’est fait avoiner sévère par le Chef, et a dû se précipiter dans les médias pour essayer de rattraper le coup !
Sauf qu’aux dernières nouvelles, les cadets sont toujours à la rue. A moins que d’ici-là Hortefeux ait pu avoir droit à sa rallonge ?

A la semaine prochaine !