Je voulais vous dire…


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mardi 26 mai 2009

Je suis un eurosceptique actif !

Bon ! Y’a pas à tortiller, à un moment où à un autre il va bien falloir que je m’y colle… Cela fait quelques semaines que je rumine sur le sujet, je mets de côté des articles, je m’informe, je réfléchis… Et à un moment, il faut bien se retrouver devant son clavier et commencer à rédiger quelque-chose.
Le problème est que le sujet est plutôt vaste et les implications nombreuses. Tellement vaste que cela va faire trois-quatre jours que je sèche sur la façon dont je pourrais l’aborder… Un peu comme un gigantesque pan bagnat qu’on ne saurait par quel bout entamer.

Je veux parler des élections européennes.

Alors, si vous faites partie de cette majorité de français qui s’en tape royalement le coquillard, je me doute que vous allez zapper cet article, mais tant pis, je prends le risque.
Car, si l’on en croit les derniers sondages, 54% des français n’iront (a priori) pas voter ce 7 juin…
Si je vérifie sur la page wiki adéquate, ce peu d’engouement n’est pas quelque-chose de nouveau. Depuis que l’Europe existe en tant qu’entité économique (car pour l’entité politique, c’est une autre histoire comme nous le verrons plus loin…), les français ont tendance à croire que les élections européennes ne les concernent pas, ou si peu. Si l’on écoute les officiels, cela est dû essentiellement à un déficit de communication. Pour ma part, j’aurais plutôt tendance à croire que c’est parce que les français n’ont pas envie d’entendre cette communication… On aura beau leur dire, et le répéter encore et encore, que la plupart des lois votées chez nous (de 20% à 70% selon les sources) sont des transpositions de ce qui se fait en amont à Bruxelles, il semblerait que cette information rentre par une oreille et ressorte par l’autre aussi sec. Un peu comme si le français croyait encore dur comme fer que son pays est une nation souveraine, libre et indépendante… Car en fait, c’est bien de ça dont-il s’agit : Juste de fierté nationale.

Au début, à l’époque des Schuman et consort, le projet européen avait pour noble but d’éviter de recommencer à se taper sur la gueule. On rêvait éveillé d’une Europe avec un grand E capable d’apporter le bonheur et la paix à tous… Et pour arriver à concrétiser ce rêve, les « pères de l’Europe » décidèrent que le mieux, s’était encore de faire du commerce. Beaucoup de commerce, plein de commerce ! Car, déjà à l’époque, la pensée libérale distillait son crédo comme quoi c’est en rendant riches les pays et les gens, que le bonheur la démocratie s’installent durablement. (Rigolez pas ! Il y croit vraiment !) Et ça tombait bien, parce que cette pensée libérale permettait également de répondre à une autre ambition, bien moins glorieuse et beaucoup plus discrète, qui était de faire barrage aux idées communistes des pays de l’est.

Donc, quoi qu’en disent certains, l’Europe politique existe malgré tout. Et elle s’est construite dans la quasi-indifférence des peuples, selon le modèle capitaliste et libéral par opposition aux pays de l’ex-pacte de Varsovie.

Maintenant la question est : On fait quoi ?
On reste assis, le cul bien au chaud, et on continu de croire qu’il n’existe qu’un seul combat qui vaille la peine, celui à l’échelle locale, ou bien on décide d’ouvrir un deuxième front et on s’attaque à cette hydre ?

Pour ma part, après bien des années d’errance et d’indifférence, j’ai décidé que ça valait la peine que je me déplace et que je donne mon avis. Aussi, le 7 juin, j’irais voter. Et ce, même si je me considère maintenant comme un eurosceptique.

Parce que, je dois vous l’avouer, je n’ai pas toujours été un eurosceptique. Je me souviens très bien que lors du référendum de Maastricht j’ai voté OUI… Je me disais à l’époque, que de toute façon c’était quelque-chose n’inéluctable (j’adore ce mot !) et que plus vite on le faisait mieux cela serait. Un peu comme se faire arracher une dent. Puis j’ai eu ma période de résignation… Pendant des années, j’ai cru (à l’image du PS) que l’on pouvait tout à fait être de gauche tout en acceptant d’être régi par les lois du marché…

Et puis est arrivé le référendum sur le traité établissant une constitution pour l’Europe en mai 2005. Je n’ai pas voté pour la simple et bonne raison qu’à l’époque je naviguais au large de la Sardaigne, et ce n’est qu’en rentrant au port que j’ai vu dans la presse italienne que les français avaient dis NON… Par la suite, lorsque j’ai vu comment le gouvernement s’ingéniait à vouloir passer outre la décision du peuple souverain, j’ai été choqué, et j’ai commencé à réviser mon jugement. Après moult réflexions je me suis dit que cette Europe-là, antidémocratique, je n’en voulais pas, et d’ailleurs mon sentiment c’est trouvé renforcé lorsque l’Irlande emboitât le pas à la France.

Depuis lors, j’ai beaucoup réfléchis et j’ai quelque peu affiné mon jugement…

L’Europe est pour moi une utopie. Autant, je respecte et j’adhère moi-même à certaines idées « utopiques », autant je considère que tenter de réunir en un même mélange improbable des conceptions historiquement différentes relève de la gageure. Je ne crois pas qu’il soit possible de fédérer une trentaine de pays alors qu’au sein d’un seul pays c’est déjà si compliqué. Et puis, il y a des différences socioculturelles, religieuses, que la simple volonté ne suffit pas à transcender.

Prenez par exemple notre paysage politique. Croyez-vous que la gauche anglaise est quelque chose à voir avec la notre ? Ou bien, pensez-vous que la droite autrichienne est les mêmes conceptions économiques que la droite tchèque ? Que nenni. Ces entités politiques sont aussi différentes les unes des autres que ne le sont le lait demi-écrémé et… un mojito par exemple. Ça n’a rien à voir.
Et encore, je ne vous parle pas de l’entrée éventuelle de la Turquie, parce que sinon on irait bien trop loin…

A partir de là, je vous avouerais que je me retrouve bien embêté lorsqu’il s’agit de choisir où va aller mon bulletin de vote. Parce que je ne suis pas totalement débile, j’ai bien conscience que je me retrouve face à un paradoxe.
Comment puis-je vouloir m’impliquer dans quelque-chose à laquelle je ne crois pas ?

La réponse à cette question se trouve dans la simplicité. L’Europe actuelle, c’est l’économie libérale d’abord et les gens ensuite. L’Europe actuelle c’est le déni des démocraties au profit des intérêts de quelques industriels et autres financiers. L’Europe actuelle, ce n’est ni plus ni moins que la plus grande escroquerie en bande organisée de la planète !
Donc, je voterais pour ceux qui s’opposent à cet état de fait. Point barre.
Et que l’on ne vienne pas me parler de vote utile ou de je ne sais quel vote sanction. Le combat se situe sur un autre plan que notre simple territoire national. Aussi, voter contre la droite parce qu’on n’est pas content de Sarko n’a donc aucun sens. De même, voter « utile » c'est-à-dire PS, c’est valider l’Europe actuelle… Et puis, je n’oublie pas que j’ai dis ICI que je ne voterais plus jamais pour eux alors…

Alors il ne me reste plus qu’a choisir entre le NPA et Le Front de Gauche.

En fait, mon choix est déjà fait. Mais je ne vous le dirais pas ! Na ! Je vous le laisserais seulement deviner, et ce sera le jeu du jour !