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mercredi 17 février 2010

A la vitesse d’un neurone au galop

Ce matin, alors que j’ouvrais l’œil et constatais avec amertume qu’il était 04h43, je me suis dit que je détenais la solution pour régler une bonne fois pour toute le problème des retraites.
Ouais, rien que ça.

Vous avouerez que ce n’est pas banal quand même… Vous êtes là tranquille, vous émergez d’un sommeil un peu court, et votre esprit commence à batifoler. Vous vous dites que vous avez un rendez-vous aujourd’hui à 11h30, ce qui ne vous laisse que peu de temps pour écrire un billet compte tenu du trajet qui va avoisiner l’heure.

Vous vous dites que vous aimeriez bien vous pencher un peu sur la polémique autour du dernier bouquin d’Elisabeth Badinter. L’idée d’en faire le sujet du jour vous tente bien, mais cela nécessiterait un minimum de recherche et que vous n’aurez probablement pas le temps.

Vous vous dites que votre cheville vient à son tour de se réveiller et qu’avant même d’avoir effleuré le sol, elle commence déjà à vous punir des quelques centaines de mètres que vous avez du faire hier pour éviter le cortège du Carnaval.

Vous vous dites que les photos que vous avez prises hier montre bien quel temps pourri il fait en ce moment. D’ailleurs l’ami que vous avez croisé ne vous a-t-il pas dit que c’était l’hiver le plus froid depuis 1985 ? Du coup ça vous fait repenser à l’autre imbécile d’Allègre que vous avez vu hier au soir au Grand Journal, et vous vous dites que ces arguments étaient tellement ridicules que cela ne mériterait sans doute pas de pondre un billet pour les réfuter. Quoique, il serait peut-être judicieux de rappeler aux béotiens que le réchauffement de la planète n’induit pas forcément que la météo va virer à la canicule, et que ce sont les équilibres qui vont s’en trouver modifiés. Hiver plus froid et été plus chaud. Et adieu les intersaisons. Voilà, c’est pas compliqué à comprendre pourtant.

Tiens, une canicule, en voilà une idée pour résoudre le problème des retraites !

En plus, ça résoudrait aussi par la même occasion le problème du logement. Et oui, imaginez un peu tous ces appartements occupés par des vieilles veuves qui s’éternisent en s’accrochant à la vie. Ça va faire des années qu’elles végètent dans un trois pièces cuisine pour elles toutes seules alors que vous, vous galérez dans l’appartement du dessous avec vos deux gosses dans la même chambre, et vous qui dormez avec bobonne sur le canapé du salon.

Dans la foulée, on peut même imaginer qu’une canicule salvatrice aurait comme conséquence d’accélérer les successions. Le petit pactole qui végète (lui aussi) à la Caisse d’Epargne augmenterait de façon substantielle, quoique momentanée, le pouvoir d’achat des plus jeunes...

Donc, il n’y a pas à tortiller, le changement climatique c’est bon pour la croissance et ça assainit les comptes publics.

A la pendule il est 04h44.

En une minute, à la vitesse des impulsions électriques de vos neurones, légèrement ralentie par les échanges chimiques au niveau des synapses, vous avez fait le point sur votre programme de la journée. Vous avez passé en revue quelques sujets d’importance (ou pas) et au final vous avez trouvé la solution pour enrayer ce fichu problème des retraites, la crise du logement ET celle du pouvoir d’achat.

C’est formidable un cerveau humain tout de même. Ça galope à l’intérieur plus vite qu’un canasson et ça vous sort des idées tellement lumineuses qu’on dirait des augures.

Le problème c’est qu’après avoir avalé votre café, vous vous dites qu’heureusement ces genres de délires ne sont que les vôtres, et qu’il vaut mieux qu’ils ne germent pas dans l’esprit d’un chef d’état… Parce que si pour vous ça vous fait de la mouture pour remplir une page, pour d’autres cela pourrait bien devenir un programme.