Je voulais vous dire…


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jeudi 15 janvier 2009

Papa est de retour !

Bon. Je sais ce que vous allez me dire: Qu’est-ce que t’as foutu ?!? T’as vu l’heure ? C’est une heure pour publier ton analyse des vœux Sarkoziens ? Non mais !
Baste ! C’est pas ma faute !
Ce matin j’étais tout disposé à me mettre au boulot pour vous dire ce que je pensais des vœux aux « acteurs de la sécurité »… Oui, mais voilà : Je ne pouvais pas.
Pourquoi ? Et bien parce que tout simplement il n’y avait rien sur le web pour me relater ce qui c’est passé hier à Orléans. Quedalle. Peau-de-zob. Pas la queue d’une info. Pas la moindre vidéo. Le désert. Même le (désormais très connu de moi) site de l’Elysée, ne me proposait rien sur l’événement !
Bon ok. J’exagère un peu… J’ai réussi à mettre la main sur une dépêche de l’agence Reuters, et sur un article du libéorléans.fr… Mais bon, c’est tellement connoté comme compte-rendu, qu’on s’aperçoit tout de suite que ça a été écrit par un gauchiste aigri et revanchard. Je m’en voudrais de ne baser mon analyse uniquement sur l’avis partial d’un pigiste trotskiste. Vous me connaissez : je ne mange pas de ce pain là !
Non, moi ce qu’il me faut pour bosser, c’est le texte intégral. A défaut de le voir gesticuler, le Sarko, j’ai besoin, a minima, de lire sa prose (ou celle d’un affidé, c’est idem), pour me faire un avis honnête et impartial… Bref, j’étais bien embêté.
Ce n’est que vers midi que les petites mains aussi habiles qu’élyséennes ont enfin mis en ligne les propos de notre nano-président… Moi, à c’t’heure, il faut bien que je me nourrisse. Ensuite, faut que je fasse mon dodo… Aussi, voilà pourquoi je ne m’y suis mis que tard dans l’après-midi…
C’est bon ? Je suis pardonné ? Merci.

Alors donc, je m’y mets :
Hier, Monsieur le président de la République Française s’est rendu en la bonne ville d’Orléans pour y présenter ses vœux aux acteurs de la sécurité. Les acteurs de la sécurité ne sont pas, comme on pourrait légitimement le supposer, issus d’un club hollywoodien de gros bras au service du Bien… Non, il s’agit plutôt de ce que la France compte de policiers, gendarmes, matons et autres pompiers. Bref, tout ce qui porte un uniforme avec des choses qui brillent dessus.
Vous vous doutez bien que le petit Nicolas était tout à son aise devant ce parterre de képis en tout genre. (Papa est revenu nous voir ! Chouette !) En fait j’ai eu l’impression de voir un ministre de l’intérieur chargé de faire son bilan… Et ce fut le cas, parce que pendant un bout de temps, la moitié du discours en fait, il s’est gargarisé de tout ce qui avait été fait depuis sept ans. Pour sûr, on en a entendu des chiffres ! Des pourcentages en veux-tu en voilà, que je ne contredirais pas, parce que je n’en ai ni l’envie nie le temps. Mais bon, il était content de lui le Président !
Puis, après un parallèle plus que douteux entre les droits de l’homme et la création des fichiers en tous genres, notre PGE a commencé à développer son sujet principal : La victimisation.
Ah non, pardon ! C’est pas ça… Il a dit « les victimes », « il faut penser aux victimes », « le droit des victimes… ». Voilà, c’est ça qu’il a dit. Il a dit que les victimes passaient avant tout le monde et que la mise en prison des coupables pour satisfaire les victimes, étaient ce qui comptait le plus… Moi qui croyais que la justice se rendait au nom de la société toute entière, je vais devoir revoir mes principes de bases…

Alors qu’il planait avec grâce sur son petit nuage cumulo-démago tout rose, il n’eut même pas besoin de transition pour arriver au sujet suivant ! (Il est fort quand même…) : La culture du résultat. Les résultats qui doivent être récompensés et les absences de résultats qui doivent être sanctionnées. Brrr ! Attention messieurs ! Le président il en a déjà viré quelques-uns, et il va continuer ! Si vous continuez à organiser des matchs de foot, ça va chauffer pour votre matricule ! Donc, du résultat, du résultat, encore du résultat.
Comme ça, l’année prochaine, il aura encore son petit nuage rose !

Ensuite, Le chef de l’état, qui est donc aussi le chef de la police par voie de conséquence (normal pour un état policier), a fixé l’objectif pour 2009. Je dis bien l’objectif, parce qu’il y en n’a qu’un seul. Un seul, mais d’importance : Les violences urbaines.
Violences urbaines, pour Sarko, ça veut dire beaucoup de chose. Ca comprend les violences en bandes, comprenez la racaille qui se défoule, l’extrémisme politique et les émeutes…
Il faut à tout prix que la police pratique avec zèle la « tolérance zéro » !
Donc, avis aux manifestants de tous poils, aux mécontents grincheux, aux syndicalistes psychopathes, les autorités sont prévenues que cette année vous avez plus ou moins prévu d’ouvrir la bouche ! Elles seront prêtes les autorités ! Elles vous attendront !
Et si par malheur il y a dans le lot des éléments étrangers, je veux dire pas français, qui comptent attiser les tensions intra-communautaires (sic), ils trouveront sur leur chemin les sauveurs de la république, Une et Indivisible ! De même, accessoirement, un vol charter…

En clair, ce qui se passe à Gaza, reste à Gaza.

Enfin, Sarkozy en profite également pour distribuer des rallonges budgétaires : 80 millions pour les prisons, 100 millions à partager en part égale entre la police et la gendarmerie pour acheter des bagnoles, et… C’est tout.
C’est à ce moment que vous vous dites, parce que vous êtes un lectorat attentif, et les pompiers ? Ils sont où les pompiers ? Pourquoi y z’ont pas de sous les pompiers ? D’ailleurs pourquoi, le nain il a pas parlé des pompiers ?
Et c’est vrai que les pompiers sont les grands absents de ce discours. Pour être tout à fait franc avec vous, il en a parlé… Trente secondes et demi. C’était pour dire qu’il fallait qu’ils intensifient le recrutement de pompiers volontaires, et que pour cela il fallait envisager de leur filer des points retraites supplémentaires…

Des pompiers gratos, donc, mais pas un sou de plus et surtout on ne parle pas de la requalification de leur métier en métier à risque… Non, surtout pas.
En bas de mon boulevard il y a une caserne de pompiers… Ceux-ci crient leur désespoir depuis des mois en bariolant leurs beaux camions rouges de slogans. Ca fait des mois, des années que ça dure. Ils réclament des moyens pour effectuer leur mission. Ils réclament de la considération… Et le président les considère pendant trente secondes et demi, sans leur donner un centime…

Voilà ! Je crois que je n’ai rien oublié… Enfin, j’veux dire que j’ai probablement omis certaines choses, mais en gros c’est ce que j’ai retenu des vœux « aux acteurs de la sécurité ».
On se fait un petit résumé pour récapituler tout ça ?

Donc, on résume : Sarkozy c’est le meilleur. C’est pas parce qu’il est devenu le chef de tous les français, qu’il n’en est pas moins toujours le chef de tous ceux qui portent un uniforme avec des choses qui brillent dessus… Sauf ceux qui ont des bandes rouges sur le côté du pantalon, bien entendu.
Il est content de lui, et il est content de ses troupes. Et cette année, c’est top-priorité à ce qui fait pleurer la ménagère. Les victimes passent avant les erreurs judiciaires et les bavures. Et c’est tolérance zéro pour ceux qui auront l’idée saugrenue de vouloir sortir du rang en voulant contester les réformes !

Repos ! Rompez les rangs !