Je voulais vous dire…


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mardi 16 décembre 2008

La rue : 1, Darcos : 0

Salut la compagnie ! Vous allez bien aujourd’hui ? Moi, j’vous le dis, j’suis crevé… J’ai mal au pied, au dos, à l’épaule… Je suis perclus comme on dit ! Tout ça, parce que j’ai eu le malheur de faire un truc de dingue ! J’ai marché ! C’est fou ça ! Un truc apparemment simple et me voilà tel le cep de vigne, tout noué de partout !

Mais bon, foin d’atermoiements, ce n’est pas de ça dont je voulais qu’on cause ce matin.

Figurez-vous qu’alors que je déjeunais avec un pote dans un troquet près de la place Masséna, quelle ne fut pas ma surprise de découvrir (subrepticement, comme ça du coin de l’œil), sur l’écran d’une télé au son coupé branchée sur LCI, que la réforme de Darcos était reportée !
Tout à ma cuisse de canard confite sur son lit de pomme de terre cuites au four, accompagnée d’un mesclun et d’un verre de Château La Pompe en Inox, Je n’ai pas relevé plus que ça l’information… L’heure était aux agapes, et les commentaires politiques eurent été malséants en un tel lieu.
Or donc, la première chose que j’ai faite ce matin, après mon pipi et mon café-clope, ça a été de fouiller le net pour savoir un peu ce qu’il s’était passé pour que le réformateur fou décide ainsi de reculer dans sa croisade de destruction massive des bastions gauchistes ; J’ai nommé, l’Enseignement Public.

D’après Le Monde qui a interrogé le Ministre de l’Education par téléphone alors que celui-ci était en déplacement en Israël, il ne s’agit pas d’un recul, mais d’un report… Chacun jugera de la subtilité sémantique, mais le fait est que face au climat social, le Darcos, il ne se sentait plus de continuer à imposer sa loi. Pourtant, on pourrait s’interroger sur ce qui a bien pu faire changer d’avis celui qui il y a peu encore, annonçait qu’il ne reculerait devant rien ni personne pour réformer les Lycées, les écoles primaires et l’enseignement professionnel.

Parce que jusqu’à présent, que les enseignants et les parents d’élèves défilent dans la rue pour rejeter en bloc toutes ses propositions, il n’en n’avait cure le Darcos ! Bien au contraire, il profitait des grèves et des manifestations pour mettre l’accent sur le militantisme exacerbé de ces profs (forcément de gauche) et la désorganisation (le sabotage) dont ils étaient responsables… Plus ça gueulait dans la rue, plus il se faisait fort d’éradiquer la chienlit avec la complicité tacite du français moyen, le mari de la ménagère, qui considère toujours au fond de lui que le mot enseignant rime avec fainéant.
Bref, « Droit devant » était sa devise, « Envers et contre tous » était son crédo.

Mais qu’est-ce qui a pu bien se passer pour que le gouvernement, comprenez Sarkozy bien sûr, décide ainsi de faire marche arrière ? Qu’est-ce qui a changé la donne ?

La réponse est simple en même temps qu’évidente. Ce qui a changé, c’est que les profs ne sont plus les seuls à défiler dans les rues. Ils ont été rejoins par les élèves ! Et là, croyez-moi, ce n’est plus du tout la même limonade !
Parce que lorsque les boutonneux descendent dans la rue, ça peut dégénérer sévère… Avec ce qu’il se passe en Grèce, et un peu partout en Europe, il ne manquerait plus qu’un playmobile fasse une bavure, et on se retrouve vite fait avec des émeutes sur les bras. Et ça, Sarko il en veut pas.
Déjà qu’il a encore cette vieille pelure d’ex ministre de l’intérieur qui lui colle à la peau, devenir le Président de la répression policière serait du plus mauvais effet sur la jeunesse. Surtout si celle-ci a entre 14 et 15 ans, et qu’elle aura le droit de vote en 2012…
Faut tout de même pas pousser mémé dans les orties !

Si vous avez bien lu l’article du Monde (je vous le remets au cas où…), vous aurez compris, comme moi, que Sarkozy l’a joué fine en se dédouanant face à son ministre.
« Fais comme tu le sens ! », ça veut dire en substance : « C’est toi le responsable, si ça foire, tu sautes ! ».
Aujourd’hui, si vous lisez le Parisien, on a droit à une toute autre version : La décision de reporter la réforme à 2010, est en fait une décision commune prise entre le ministère, les partenaires sociaux (soi-disant d’accord avec la réforme) et le Premier Ministre et le Président…
Hier c’était « démerde-toi ! » et ce matin c’est « une action concertée pour lutter contre la rumeur… ».

Ah lala… Faudrait peut-être qu’ils arrêtent de nous prendre pour des perdreaux de l’année au gouvernement… Non ?