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samedi 5 juin 2010

JPL en Guadeloupe, ou l’histoire d’un déni

Parfois, pas souvent mais parfois quand même, l’étrange lucarne qui trône dans nos salons nous montre quelque chose qui nous enrichit. 

Je veux dire par là, que lorsque le programme se termine vous restez là, songeur, avec au fond de vous-même l’impression d’avoir appris des choses, d’avoir entendu les bonnes questions... Bref, d’être moins con que vous ne l’étiez en début de soirée.

Et c’est exactement ce qui m’est arrivé hier au soir en regardant le dernier doc de John-Paul sur la Guadeloupe, diffusé sur France 4.

Bon je sais. Certains vont me dire que je vous parle souvent de lui et de ses reportages. Et c’est vrai. J’aime son travail, mais en même temps cela ne m’empêche pas d’être relativement critique par rapport à ce qu’est devenu son site de la TéléLibre... Que j’ai désormais déserté pour fuir les parasites réactionnaires attirés par des reportages aussi douteux que racoleurs... (Genre Reopen 911 si vous voyez ce que je veux dire)

Mais bon, là en l’occurrence je suis bien obligé de le clamer haut et fort : Ce doc est formidable !

Donc la dernière mouture de JPL dans le cadre de l’émission documentaire JPL en camping-car se déroule en Guadeloupe et se propose de revenir à froid sur ce département français secoué l’an dernier par les événements que nous connaissons tous.

Entre un tourisme indifférent, voire condescendent, et un racisme endémique infiniment plus complexe que la simple opposition noir-blanc, la Guadeloupe n’en finit pas de payer les pots cassés d’un esclavagisme pourtant aboli depuis 1848.

Plus de 150 ans plus tard, ce passé n’est toujours pas digéré. Il est là, présent aux yeux de tous et dans la tête de tous. Noirs, blancs, créoles, métis, békés, touristes, tous vivent avec cette plaie béante au cœur, et personne n’en parle.

Il s’agit là d’un voyage entre le déni et la revendication, entre l’amour et la haine. Où l’on apprend que si les gens se parlaient, mais je veux dire se parlaient vraiment, la monde serait peut-être un peu moins compliqué...

A noter trois épisodes qui m’ont personnellement marqués.
-L’interview d’un Elie Domota beaucoup plus complexe que la plupart des médias ne l’ont représenté. Un homme à la fois plein de contradictions, mais aussi de sensibilité.
-L’affligeante prestation d’un préfet nouvellement nommé. Imbuvable d’ignorance, d’arrogance et d’incompétence.
-Et l’incroyable histoire de l’aéroport de Point-à-Pitre construit non-pas sur, mais avec les ossements des esclaves... Horrible.

Ce documentaire sera rediffusé le samedi 12 juin à 18h35, mais vous pouvez dors et déjà le visionner sur le site de France 4.

Allez ! Je vous mets deux petits teasers pour vous mettre l’eau à la bouche...