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mardi 20 avril 2010

La précaution pour principe

Au départ, le principe de précaution, c’est quand-même du bon sens... Ou du moins le sens de la collectivité et le désir de lui faire courir le moins de risque possible.
Il y a quelque-chose qui cloche, on ne sait pas bien pourquoi, mais dans le doute on va quand-même arrêter...
Voilà, c’est ça le principe de précaution. La mise en application de l’adage le plus populaire qui soit et qui dit que dans le doute il vaut mieux s’abstenir.

Mais, tout le monde n’est pas de cet avis... Dans le lot vous remarquerez toujours une voix ou deux, et plus particulièrement dans les médias main-stream, prêt à remettre en cause ce sacro-saint principe. Oh, pas de façon ouvertement dénonciatrice, non... Cela ressemble le plus souvent à une question. Du genre : Je me demande si parfois... on n’en fait pas un peu trop... ? Vous vous rendez compte tous ces gens bloqués, toutes ces entreprises embêtées... C’est pas bon pour le pays ça...
Bref, le principe de précaution est un principe qui à chaque fois qu’il est appliqué soulève la polémique. Un peu comme s’il n’était pas légitime. Comme si (horreur !), il était même par principe quelque peu abusif, voire dictatorial.

Et ces derniers mois, le moins que l’on puisse dire est que nous avons été confrontés à l’application (et à la contestation) de ce principe. La grippe A, les zones noires de Xinthia, le volcan qui toussote... Mais en même temps que nous l’appliquons, nous entendons encore et toujours ces mêmes voix nous susurrer à l’oreille que nous en faisons trop...

Tenez par exemple, cette insistance à nous rabattre les oreilles que chaque jour que dieu fait sans avions dans le ciel coûte des centaines de millions... J’ai même lu qu’il s’agissait « d’une crise plus importante que le 11 septembre » ! (Au passage vous remarquerez le cynisme de la référence historique...)

Bref, moi j’en étais à observer que ce foutu principe se trouvait systématiquement remis en question lorsqu’il s’agissait d’argent, quand j’ai vu il y a peu la délicieuse Sophie de Menthon s’exprimer sur le sujet...
A la question désormais basique, êtes vous pour ou contre le principe de précaution, la couguar botoxée sortie tout droit d’un soap américain a éludé la question en déclarant : « Les patrons prennent des risques ».

Waouh... Quelle déclaration ! Quel aveu ! En clair, la future (peut-être) patronne MEDEF, la reine des libéraux, l’égérie du CAC 40, déclarait en des mots à peines déguisés que le principe de précaution c’était pas pour elle et ses congénères. Les patrons sont au-dessus de ce genre de chose, mais quand-même si vous pouviez arrêter avec votre principe à la con, ça nous arrangerait bien...

Alors... Bon, vous m’arrêtez si je dis une connerie, mais je me demande si cette insistance à vouloir remettre en cause ce qui fait le b-a-ba de la conscience collective et de la responsabilité qu’incombe cette conscience. Je me demande si cela n’entrerait pas dans cette propagande incessante dont nous abreuvent les libéraux... Loin de moi l’idée de crier au complot (vous savez comme je suis réfractaire à ce genre de chose) mais quand même... Je trouve intriguant qu’à chaque fois que l’on applique ce fameux principe, on entende ces petites voix (particulièrement déplacées en ce qui me concerne) qui nous suggère avec insistance d’y voir une privation de nos libertés. Alors qu’en fait, il ne s’agit que d’empêcher la baisse des profits de certains.

Donc en clair voilà ce que je pense. Le principe de précaution est une notion antilibérale, dans le sens où le risque étant inhérent à la vie du libéral moyen, éviter de le courir reviendrait à nier son existence.
Les gens trouvent un emploi et le perdent. Les gens vivent, les gens meurent et c’est comme ça que tourne le monde. Et dans ce monde-là ne s’en sortent que ceux qui prennent des risques. Instituer un principe de précaution (dans la constitution pourquoi pas) c’est aller contre la bonne marche naturelle du monde et c’est aller contre la liberté individuelle de chacun de prendre ces risques.

Le principe de précaution est liberticide, donc antilibéral. CQFD.

Alors j’ai bien conscience qu’avec mon petit texte je ressemble peut-être à une poule qui aurait découvert un couteau... Mais que voulez-vous, il m’arrive d’être parfois un peu lent à la comprenette !
Cela-dit si vous n’êtes pas d’accord avec moi ne vous gênez pas pour me contredire ! Les discussions, il n’y a rien de tel !
Et puis si vous êtes d’accord... Et bien activez quand même vos neurones vous n’êtes pas dispensés pour autant !

16 commentaires:

Didier Goux a dit…

« Eh ! regarde, Grumph, quand je frotte deux silex, ça fait du feu !
– Fais voir que j'essaie... Aïe ! putain, ça brûle ton truc, Schlargh ! C'est p'têt' bien dangereux...
– T'as raison, Grumph, déclarons un moratoire sur la maîtrise du feu, on ne sait jamais. »

C'était le principe de précaution, en direct de la caverne de mes voisins...

Gwendal Denis a dit…

@Didier Goux : Ah ! Que vous rouspétiez m’indique une chose... Je ne suis pas tombé loin !

Pseudo a dit…

Toujours aussi abrutis vous, hein.

aslan a dit…

Juste, Gwendal, d'où l'appétence de notre société pour les aventuriers à la mord moi le nœud et les sportifs de l'extrême. Ca fait pas de mal de le pointer, mais je vais essayer de corriger ton tir marxiste-leniniste tout en évitant le chausse-trappe dans lequel s'est gaufré Bertrand Delanoë il y à une bonne année:

La société libérale (ultra)compétitive, probablement produit du capitalisme, ne vit effectivement que par le risque, mais le risque subit dans lequel ne survive que les "winners", qui doivent savoir jouer le coup "under pressure" quelque soit leur main. Passons sur ce mythe et sa propagande dans ce qu'il à de laid comparé à la réalité du systéme si tu le veux bien, on note juste que dans ce monde idéal le Poker est la discipline reine, le mensonge et le culot des talents maîtres. Toute analogie avec une situation existante etc...

Une société libérale libertaire tout ce qu'il y à de bien devrait avoir pour but de protéger l'individu des risques subis pour ne lui laisser pour pire revers que des opportunités ratées ou des chemins non empruntés. Au passage je ne suis pas certain que ce soit psychologiquement plus acceptable puisque les conditions extérieurs s'homogénéisant la part de l'échec devient d'autant plus personnelle, mais bon. Au moins l'ambition y aurait une autre valeur, plus existentielle et non nuisible, et, j'en suis sûr, se porterait vers de nouveaux objets.

Pout te faire un tableau plus coloré (à cause du problème de comprenette que t'as ;) )de mon appréhension politique du risque , tu veux que je te dise un truc que je déteste? C'est les panneaux "Interdit" à la place de "Danger de mort", et c'est une métaphore de ce que je ne veux pas qu'il advienne de notre société quand de sales bolcheviks dans ton genre auront pris le pouvoir !

Pseudo a dit…

Non mais, le pouvoir (comme toute richesse), suffit de le partager.

Et ca roule.

Bon on pourrait quand même foutre au goulag les 2 3 néocons qui trainerait, juste pour rire.

Ou les envoyer en Irak/Afghanistan.

Quoi que les foutre au boulot comme tous le monde, tout simplement serait peut etre la pire chose pour eux.

:)

Pseudo a dit…

Tiens et sinon ca faisait un petit moment que je l'avais sous le coude en attendant de le lire:

http://blog.mondediplo.net/2010-03-29-Ce-n-est-pas-la-Grece-qu-il-faut-exclure-c-est-l

C'est bon, très bon, mangez en!

Didier Goux a dit…

Gwendal, je ne voudrais pas cafter, mais y a le Pseudo qui vous a traité d'abruti...

Captainhaka a dit…

La limite de la prise de risque chez le libéral c'est quand il commence à perdre du fric. C'est à ce moment précis qu'il demandera des subventions à l'état. Ce dernier, par la justification du suffrage, lui filera les sous du petit contribuable. Alors le principe de précaution ...ce n'est que du baratin néo-libéral, en attendant mieux.

cazo a dit…

Le principe de précaution à géométrie variable, c'est comme la mutualisation des pertes et la privatisation des bénéfices !!

Où il était le principe de précaution, quand on a balancé des vaccins à la con sans les tester pour une grippette ??

Où il est le principe de précaution avec l'autorisation de la CE pour des cultures OGM ??

De la com', rien que de la com', toujours de la com'...

Lyrus a dit…

Je suis pour l'équilibre, le ying et le yang toussa... le principe de précaution; il s'agit de l'appliquer avec mesure. Dans le cas du nuage on l'a appliqué avant même de savoir si effectivement, il y avait danger. Ici le concept de risque est soumis à la subjectivité d'une poignée de personnes qui seraient responsables pénalement si elle n'indiquaient pas le danger.
Dans un monde aussi lent et procédurié, cette sagesse paraît déplacée.
Gardons le principe de précaution mais ne le sacralisons pas.

Bourreau fais ton office a dit…

Et c' est pas la gueuze Parisot qu' avait déclaré comme quoi la vie est précaire, l' amour est précaire, pourquoi pas le travail ?

Sur la photo, Dame Menton est rayonnante, elle répond en tous points au concept esthétique du MILF ; photo de la semaine !

Pseudo a dit…

Si si Bourreau, elle même.

Gwendal Denis a dit…

@Didier Goux : Cafteur !

@Catainhaka : Tout à fait d’accord.

@Cazo : Ben justement, Là il s’est effacé devant les profits des grandes multinationales.

@Lyrus : « Dans un monde aussi lent et procédurier, cette sagesse paraît déplacée ». Là j’avoue que je ne comprends pas... Cependant je suis d’accord pour ne pas sacraliser le principe de précaution... Ne serait-ce que par principe !

@Bourreau : Si ! C’est elle ! D’ailleurs je m’en suis inspiré... Pour la photo je pensais à la série Dynasty en la regardant !

la méli-mélo a dit…

Principe de précaution et libertés individuelles, c'est sujet de philo au bac ? Ca m'inspire bien... Mais là je vais pas m'y mettre parce que suis au bureau et que j'ai tout de même du pain sur la planche... Alors premier principe de précaution pour moi-même, afficher en arrière plan un texte à corriger ou un petite étude, au kazou...
Cette blague-là, celle du volcan qui toussote, en tout cas moi elle me fait pas chialer sur tous ces mecs, les pauvres, ces petits lycéens nantis qui avaient passé leurs ouacances de paques à NY les pauvres petits et qui sont bloqués là-bas... Et tous les autres bloqués dans un aéroport, qu'ils attendent avec un bouquin et qu'ils la bouclent.Na! Voila§

aslan a dit…

Putain, Gwen, pas un com pendant 24h! J'ai bien cru que tu t'étais fais écraser 06Style par un cabriolet plein de con(ne)s nouri(e)s au pambania. Plausible en plus pour qui connais la région. Me refais plus ça !

Gwendal Denis a dit…

Meuh non ! Rassurez-vous tout va bien ! C'est juste que je suis un peu occupé là... Du coup mon blog il passe un peu après.