Aujourd’hui est un jour particulier, car c’est mon anniversaire. J’ai 41 ans.
Ce matin, rituel immuable, sitôt mon mug de café avalé et ma première pipe allumée, je parcoure le net pour y faire ma revue de presse. J’aurai pas dû.
Ce jour la flamme olympique traverse Paris dans un climat pourri, risquant de se faire souffler par la vindicte populaire. Encadrée par 3000 policiers et pompiers (quoique pour éteindre une flamme ces derniers seraient plutôt utiles), pas un spectateur à moins de 200 mètres du parcours. Ce jour, les ouvriers d’Arcelor vont aller pointer au chômage. Ce jour, 150 tombes musulmanes ont été profanées. Ce jour encore, il neige sur le nord de la France…
En règle générale, je suis assez fier de mon pays. J’aime à dire aux étrangers que je croise que la France est le pays de la liberté, des droits de l’homme, qu’il y fait, somme toute, bon vivre… Mais depuis quelques temps mon enthousiasme s’érode.
Lorsque Nicolas Sarkozy a été élu, et bien élu il faut le reconnaitre, je me suis dit que le peuple français n’allait pas tarder à déchanter. En mai 2007, je subodorais que notre beau pays prenait une direction dangereuse, mais j’avais foi dans la réaction populaire. Je me disais que les gens allaient se réveiller assez vite et protester, descendre dans la rue et montrer à la face du monde qu’un ticket présidentiel ne donnait pas tous les pouvoirs. Que le pouvoir réel, c’était le peuple qui le détenait.
Je rêvais.
Alors oui, il y a eu quelques manifestations, quelques rebuffades… Avec le recul, je les trouve assez molles. En tous cas, inopérantes. Car rien n’a fait dévier le président élu de sa croisade. Bien au contraire, il en a même forcé l’allure. En quelques mois Nicolas Sarkozy a mit en coupes réglées tous les fondements de notre cher pays.
La France terre d’asile s’est transformée en un pays où sévissent les rafles massives, où on marque les immigrés du sceau infamant de l’ADN. Les crimes perpétués par les patrons sont dépénalisés. L’obscurantisme enseigné à l’école. Le droit du travail démantibulé, le travailleur transformé en esclave. La télévision publique sabordée. La presse maintenue sous le joug, aux ordres, les journalistes insultés et muselés. Les acquis sociaux et les retraites supprimés. Le referendum sur la constitution désavoué. Les intérêts financiers privilégiés par rapport aux intérêts des hommes…
Et le pire, il est pour demain. Demain nous accompagnerons les américains dans leur guerre sainte. Nos enfants iront se faire tuer en Afghanistan, en Iran ou en Syrie au nom du CAC40.
Demain, nos enfants se feront renvoyer des écoles pour avoir lu Descartes ou Voltaire. Demain, les OGM vont envahir nos campagnes. Demain j’irais peut-être en prison pour avoir dit sur mon blog que Sarkozy est un petit connard et un fasciste.
Alors, c’est vrai que quelques voix s’élèvent. Les blogs et les sites internet citoyens vocifèrent… Mais c’est tout. L’opposition empêtrée dans des querelles de cour de récrée préfère critiquer les frasques de la vie privée du président plutôt que de fustiger les idées. Les syndicats se taisent… On parle de sommes d’argent destinées à « fluidifier » le dialogue social. Les étudiants sont bizarrement muets alors que leur avenir est compromis…
Trop c’est trop.
Je ne sais plus quel est l’abruti qui à dit : La France aimez la, ou quittez la !, mais j’ai presque envie de suivre son conseil. Si la France, le peuple de France, ne réagit pas rapidement, je ne vais pas rester là à blatérer dans le désert. Je partirais. Car la France d’aujourd’hui, je ne l’aime pas, et celle que notre président élu nous prépare encore moins !
Il est des jours comme ça ou j’ai honte d’être Français.
Alors aujourd’hui j’ai 41 ans, et j’ai le blues. C’est peut-être dû à ce passage symbolique qu’est un anniversaire, ou alors plus certainement parce que je suis fatigué. Fatigué de voir mon pays, ma planète partir en couille. Et puis 41 ans, ce n’est pas trop vieux pour vendre ma maison, acheter un voilier et partir sur l’océan à la recherche de pays où coulent le miel et le vin...
Ce matin, rituel immuable, sitôt mon mug de café avalé et ma première pipe allumée, je parcoure le net pour y faire ma revue de presse. J’aurai pas dû.
Ce jour la flamme olympique traverse Paris dans un climat pourri, risquant de se faire souffler par la vindicte populaire. Encadrée par 3000 policiers et pompiers (quoique pour éteindre une flamme ces derniers seraient plutôt utiles), pas un spectateur à moins de 200 mètres du parcours. Ce jour, les ouvriers d’Arcelor vont aller pointer au chômage. Ce jour, 150 tombes musulmanes ont été profanées. Ce jour encore, il neige sur le nord de la France…
En règle générale, je suis assez fier de mon pays. J’aime à dire aux étrangers que je croise que la France est le pays de la liberté, des droits de l’homme, qu’il y fait, somme toute, bon vivre… Mais depuis quelques temps mon enthousiasme s’érode.
Lorsque Nicolas Sarkozy a été élu, et bien élu il faut le reconnaitre, je me suis dit que le peuple français n’allait pas tarder à déchanter. En mai 2007, je subodorais que notre beau pays prenait une direction dangereuse, mais j’avais foi dans la réaction populaire. Je me disais que les gens allaient se réveiller assez vite et protester, descendre dans la rue et montrer à la face du monde qu’un ticket présidentiel ne donnait pas tous les pouvoirs. Que le pouvoir réel, c’était le peuple qui le détenait.
Je rêvais.
Alors oui, il y a eu quelques manifestations, quelques rebuffades… Avec le recul, je les trouve assez molles. En tous cas, inopérantes. Car rien n’a fait dévier le président élu de sa croisade. Bien au contraire, il en a même forcé l’allure. En quelques mois Nicolas Sarkozy a mit en coupes réglées tous les fondements de notre cher pays.
La France terre d’asile s’est transformée en un pays où sévissent les rafles massives, où on marque les immigrés du sceau infamant de l’ADN. Les crimes perpétués par les patrons sont dépénalisés. L’obscurantisme enseigné à l’école. Le droit du travail démantibulé, le travailleur transformé en esclave. La télévision publique sabordée. La presse maintenue sous le joug, aux ordres, les journalistes insultés et muselés. Les acquis sociaux et les retraites supprimés. Le referendum sur la constitution désavoué. Les intérêts financiers privilégiés par rapport aux intérêts des hommes…
Et le pire, il est pour demain. Demain nous accompagnerons les américains dans leur guerre sainte. Nos enfants iront se faire tuer en Afghanistan, en Iran ou en Syrie au nom du CAC40.
Demain, nos enfants se feront renvoyer des écoles pour avoir lu Descartes ou Voltaire. Demain, les OGM vont envahir nos campagnes. Demain j’irais peut-être en prison pour avoir dit sur mon blog que Sarkozy est un petit connard et un fasciste.
Alors, c’est vrai que quelques voix s’élèvent. Les blogs et les sites internet citoyens vocifèrent… Mais c’est tout. L’opposition empêtrée dans des querelles de cour de récrée préfère critiquer les frasques de la vie privée du président plutôt que de fustiger les idées. Les syndicats se taisent… On parle de sommes d’argent destinées à « fluidifier » le dialogue social. Les étudiants sont bizarrement muets alors que leur avenir est compromis…
Trop c’est trop.
Je ne sais plus quel est l’abruti qui à dit : La France aimez la, ou quittez la !, mais j’ai presque envie de suivre son conseil. Si la France, le peuple de France, ne réagit pas rapidement, je ne vais pas rester là à blatérer dans le désert. Je partirais. Car la France d’aujourd’hui, je ne l’aime pas, et celle que notre président élu nous prépare encore moins !
Il est des jours comme ça ou j’ai honte d’être Français.
Alors aujourd’hui j’ai 41 ans, et j’ai le blues. C’est peut-être dû à ce passage symbolique qu’est un anniversaire, ou alors plus certainement parce que je suis fatigué. Fatigué de voir mon pays, ma planète partir en couille. Et puis 41 ans, ce n’est pas trop vieux pour vendre ma maison, acheter un voilier et partir sur l’océan à la recherche de pays où coulent le miel et le vin...
8 commentaires:
Bon anniversaire Gwendal !
(mieux vaut tard que jamais...)
Tu sais, je suis aussi un voileux depuis longtemps et je suis parti 3 ans sur l'océan...méditerranéen, "à la recherche de pays où coulent le miel et le vin" !
Je n'ai trouvé qu'avidité, carte bleue et désire de "plumer le touriste rupin" que les autochtones voyaient en moi car possédant un bateau (mon unique bien sur terre).
Salut Edou! Ca me fait plaisir que tu viennes me rendre visite!
Tu sais le bateau, c'est un peu comme une porte de sortie... C'est rassurant, on sait q'elle est là au cas ou, mais on ne la prend pas focément...
Où l'on retrouve les envies de fuite et d'exil. Puis, finalement, on fait un blog. :)
Bon anniversaire en tout cas. Ceux passés, ceux à venir.
Je poursuis mon exploration des tréfonds de ton âme - et de la mienne par la même occasion.
Casa
C'est un thème récurrent chez moi... Putain ! Je viens de me relire , et un an demi plus tard, rien n'a changé...
Tiens, je ne devais pas connaitre ton blog encore a ce moment, bref (avec du retard) bon anniversaire alors :)
Qu'est-ce que tu fous là ? Ah oui... L'abonnement aux commentaires !
Et oui, mon blog avait 3 jours... Un beau bébé bien gras et qui balbutiait quelques mots malhabiles...
Mais c'est qu'il m'expulserait le bougre! :D
Héhéhé
Meuh nonnnnn...
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