C’est sous la pluie et en bus que je me suis rendu hier à ma visite de contrôle de suivi postopératoire… Quatre mois déjà que j’ai été opéré, quatre mois que je suis coincé à la maison… Enfin, quand je dis coincé c’est relatif, je me rends trois fois par semaine chez mon kiné, je fais mes courses… Mais guère plus.
Aussi cette sortie fait figure d’événement dans mon petit quotidien. Une heure de bus, sous la pluie avec les petites vieilles assises qui me regarde d’un air de défi, comme si avec ma canne j’empiétais sur leur droit à s’asseoir… Une heure et demie d’attente avant d’être reçu par mon chirurgien débordé qui ne se souvient même plus de mon nom… Retour vers 18H00, épuisé, je m’écroule sur le canapé pour ne me réveiller que neuf heures plus tard…
Bref, comme balade de santé, on peut mieux faire.
Alors ce matin, je me suis dit que je me devais d’expliquer un peu à mes éventuels lecteurs pourquoi je me retrouvais handicapé et au repos forcé, comme je le dis dans la description de mon blog…
Promis, je vais tenter de la faire courte ! En juin 1991, je me suis retrouvé « enfermé dehors », et j’ai eu la malencontreuse idée de vouloir rentrer chez moi en escaladant la gouttière. La théorie de la gravité étant une réalité (si si, je vous l’affirme !), je me suis lamentablement craché sur le trottoir après un vol non-stationnaire de six mètres.
Bilan : Fracture et énucléation de l’astragale, fracture du calcanéum et des métatarses. Deux opérations et deux ans d’invalidité.
Je me suis remis peu à peu pour retrouver une vie presque normale, limitée certes, mais correcte. J’ai pu travailler, faire de la voile, de la plongée, et ce, pendant seize années. Malheureusement, dans l’ombre, insidieusement, le temps à fait son travail. Petit à petit, les os se sont retrouvés à se frotter les uns les autres sans aucune protection, et j’ai commencé à avoir de crises d’arthrites carabinées… Le diagnostique est tombé, il me fallait une nouvelle opération destinée à souder complètement la cheville et empêcher ainsi toutes frictions intempestives. Cela s’appelle une arthrodèse tibio-astragalienne totale.
Décision prise, je suis passé sur le billard le 4 décembre 2007.
Ors donc, je me remets petit à petit. Je me suis fait installer le câble et internet en janvier, et j’organise ma vie autour de mon ordi et de mon kiné.
J’ai extrêmement bien récupéré de l’opération, il me faut l’admettre. J’arrive à ne presque plus boiter, mais au prix d’un effort sur moi-même qui m’épuise. Car la douleur est toujours là. Lancinante, parfois fulgurante, toujours omniprésente...
Mon chirurgien m’a donc programmé pour une scintigraphie osseuse, histoire de voir si tout ce passe bien à l’intérieur, si je ne développe pas des complications du genre ostéoporose, algodystrophie ou autres joyeusetés…
Au départ, j’étais sensé me remettre au bout de six mois. J’avais envisagé de me réinscrire à l’Anpe pour le mois de juin. Il me semble que l’on va devoir remettre cette échéance à plus tard…
Voilà mes amis, vous connaissez maintenant le pourquoi de mon handicape. Mais comme à toutes choses, malheur est bon, je me console en me disant que ce « repos forcé » me donne du temps pour cultiver mon jardin. Je lis, je me documente, je débats, j’enrichi mon intellect, je peaufine mes positions… Bref, je profite de ce temps d’arrêt pour me poser des questions et tenter d’y répondre. Chaque personne devrait pouvoir avoir cette chance… mais cela fera l’objet d’un autre article.
Aussi cette sortie fait figure d’événement dans mon petit quotidien. Une heure de bus, sous la pluie avec les petites vieilles assises qui me regarde d’un air de défi, comme si avec ma canne j’empiétais sur leur droit à s’asseoir… Une heure et demie d’attente avant d’être reçu par mon chirurgien débordé qui ne se souvient même plus de mon nom… Retour vers 18H00, épuisé, je m’écroule sur le canapé pour ne me réveiller que neuf heures plus tard…
Bref, comme balade de santé, on peut mieux faire.
Alors ce matin, je me suis dit que je me devais d’expliquer un peu à mes éventuels lecteurs pourquoi je me retrouvais handicapé et au repos forcé, comme je le dis dans la description de mon blog…
Promis, je vais tenter de la faire courte ! En juin 1991, je me suis retrouvé « enfermé dehors », et j’ai eu la malencontreuse idée de vouloir rentrer chez moi en escaladant la gouttière. La théorie de la gravité étant une réalité (si si, je vous l’affirme !), je me suis lamentablement craché sur le trottoir après un vol non-stationnaire de six mètres.
Bilan : Fracture et énucléation de l’astragale, fracture du calcanéum et des métatarses. Deux opérations et deux ans d’invalidité.
Je me suis remis peu à peu pour retrouver une vie presque normale, limitée certes, mais correcte. J’ai pu travailler, faire de la voile, de la plongée, et ce, pendant seize années. Malheureusement, dans l’ombre, insidieusement, le temps à fait son travail. Petit à petit, les os se sont retrouvés à se frotter les uns les autres sans aucune protection, et j’ai commencé à avoir de crises d’arthrites carabinées… Le diagnostique est tombé, il me fallait une nouvelle opération destinée à souder complètement la cheville et empêcher ainsi toutes frictions intempestives. Cela s’appelle une arthrodèse tibio-astragalienne totale.
Décision prise, je suis passé sur le billard le 4 décembre 2007.
Ors donc, je me remets petit à petit. Je me suis fait installer le câble et internet en janvier, et j’organise ma vie autour de mon ordi et de mon kiné.
J’ai extrêmement bien récupéré de l’opération, il me faut l’admettre. J’arrive à ne presque plus boiter, mais au prix d’un effort sur moi-même qui m’épuise. Car la douleur est toujours là. Lancinante, parfois fulgurante, toujours omniprésente...
Mon chirurgien m’a donc programmé pour une scintigraphie osseuse, histoire de voir si tout ce passe bien à l’intérieur, si je ne développe pas des complications du genre ostéoporose, algodystrophie ou autres joyeusetés…
Au départ, j’étais sensé me remettre au bout de six mois. J’avais envisagé de me réinscrire à l’Anpe pour le mois de juin. Il me semble que l’on va devoir remettre cette échéance à plus tard…
Voilà mes amis, vous connaissez maintenant le pourquoi de mon handicape. Mais comme à toutes choses, malheur est bon, je me console en me disant que ce « repos forcé » me donne du temps pour cultiver mon jardin. Je lis, je me documente, je débats, j’enrichi mon intellect, je peaufine mes positions… Bref, je profite de ce temps d’arrêt pour me poser des questions et tenter d’y répondre. Chaque personne devrait pouvoir avoir cette chance… mais cela fera l’objet d’un autre article.
11 commentaires:
Bindidonc, c' est pas le pied ! (hum, oui, je sais, on a du te la faire autant de fois que Nicolas Sarkozy président de ses ministres a posé et posera encore ses questions - réponses aux journalistes ; et autres Patrick Poire Collabore ; j' espère donc qu' en plus tu n' as pas les lèvres gercées.-au fait, as tu lu la réponse que je t' ai donné en ce qui concerne la COTOREP ?)
Sinon j' ai lu quelque part ds ton blog que Lucie n' apprécie toujours pas ton fond noir ; je réitérerai donc : le noir C classe, le noir C cool. Ton blog est classe et les photos sont (presque toutes) cools ...
Bourreau fais ton office (C quoi le "mot de passe" ? j' arrive pas à publier de post autrement qu' en anonyme sur ton blog ; je suis au désespoir.)
Encore un post, je crois avoir compris comment faire passer son pseudo en en-tête.
_
dommage que la photo "un connard est mort" ait disparu ; je la verrais bien comme chronique régulière : «Un(e) connard(nnasse) est mort(e)».
Bourreau fais ton office
Un dernier post et j' arrête : je te souhaite bon courage et bonne chance pour ton rétablissement ; essaye de ne point trop culpabiliser de ton statut d' "inactif".
_
Proposition : outre la rubrique "Un(e) connard(nnasse) est mort(e)" que ne nous tu fais profiter de tes talents de vulgarisateur scientifique ? entre le nucléaire, les OGM et les petites culottes y a du taf ...
Bourreau fais ton office
Merci Bourreau ! C’était donc toi l’anonyme… Oui, je sais l’interface pour laisser des commentaires est pas top, mais bon… On y arrive finalement !
Je prends bonne note de ta suggestion, et j’entame donc une rubrique « Un connard est mort ». Pour ce qui est de la vulgarisation scientifique, j’ai bien l’intention de profiter de mon blog pour m’étaler à loisir.
J’ai un sujet en préparation sur les différentes gestions forestières… mais ça demande du boulot.
Sinon je suis ouvert à toutes suggestions…
Moi, je dis que j'aime mieux pas un fond noir .
Le Bourreau, faut toujours qu'il me contredise ! Je sais pourquoi : c'est la couleur des anarchistes !
En tout cas, 6 mètres de haut ! On peut dire que le ciel a t'a protégé malgré tout . Tu aurais pu tomber sur la tête ou te fracturer la colonne vertébrale avec sa moelle .
Mais ce n'est pas rigolo tout de même, surtout les douleurs !
Remets-toi vite, ça commence à bien faire, c't'histoire !
Tu connais le pouvoir de guérison des couleurs ?
Non, juste une suggestion, comme ça .
A mon avis, le noir aide à broyer du noir ...
Lucie ! Tu peux te vanter de m’avoir fait éclater de rire (avec larmes aux yeux et tout, et tout) de bon matin ! Tu as de la suite dans les idées, c’est évident ! Allez ! Pour te faire plaisir, je vais encore essayer de tester toutes les couleurs de la palette pour voir si on ne peut pas améliorer ce fond qui te dérange tant… Mais c’est uniquement pour toi que je le fais.
Ouah ! C même pas vrai ! je te contredis jamais, Lucie !
Bourreau.
salut bourreau!
Décidément les années 90 étaient dangereuses (j'ai moi aussi subi une arthrodèse, suite à une fracture de la colonne vertébrale... en tombant d'une gouttière !) et celle-ci favorable aux blogs de convalescents : j'ai commencé le mien à l'automne, en congé de longue maladie... mais il m'a fallu bien plus longtemps que toi pour sauter le pas ;)
Une façon intéressante de sublimer la douleur, mais j'espère que tu "blogueras" bientôt sans souffrance à oublier !
PS : j'ai un gros faible pour le fond noir mais la palette est bien assez riche pour satisfaire chacun(e) à tour de rôle :)
Un fond noir, une arthrodèse, ben dit-donc Fantôme ça fait déjà deux points communs. Mais je considère que ton dos revêt quand même plus d’importance que ma cheville… Cela dit, il est vrai que la convalescence sied au bloggeur… Le chômage aussi. Je prépare un article sur le sujet, et la saine nécessité de se reposer, faire le point sur sa vie, se recentrer sur ses priorités… Si tu as un témoignage à m’apporter, ce sera volontiers que je m’en enrichirais… (c’est français ça ?).
Sur le chômage, je ne risque pas de témoigner : je suis fonctionnaire. Quoique... combien va durer cette fameuse (et cher payée) "sécurité de l'emploi" ???
Ma première longue convalescence, avant la naissance de la blogosphère, je l'ai surtout passée à programmer (en amateur). La seconde et toute récente, ça a été, comme pour toi, l'occasion de faire le point et me recentrer. Et surtout de porter un regard rafraîchi sur mes relations avec mon entourage et retrouver le temps de penser, de goûter les petits détails de la vie, de revenir à un rythme plus naturel, plus humain.
Il a suffi de trois mois de travail pour perdre cette nonchalante lenteur toute neuve, mais reste une certaine distanciation face à la frénésie ambiante, qui est peut-être l'acquis le plus précieux, un bouton "pause" à presser en cas d'urgence.
PS : le dos, ça fait très mal aussi mais, quand on a la chance d'avoir une moëlle épinière intacte, c'est sûrement beaucoup moins handicapant que la cheville !
Enregistrer un commentaire